dimanche, avril 18, 2010

Cinq années pour Benoît XVI, une crise de confiance historique

 Lettre ouverte aux évêques catholiques du monde, par Hans Küng, théologien, Le Monde, 17 avril

Joseph Ratzinger, désormais Benoît XVI, et moi-même étions entre 1962 et 1965 les plus jeunes théologiens du concile Vatican II. Aujourd’hui, nous sommes les deux plus âgés et les seuls à être encore pleinement en activité. Mon œuvre, je l’ai toujours mise au service de l’Église. C’est pourquoi, en ce cinquième anniversaire de l’intronisation du pape, je me tourne vers les évêques, par cette lettre ouverte, préoccupé que je suis par le souci que nous donne notre Eglise en proie à la plus profonde crise de crédibilité qu’elle ait connue depuis la Réforme. Je n’ai en effet pas d’autres moyens de les atteindre.

J’ai beaucoup admiré le pape Benoît pour m’avoir, moi son critique, invité à une conversation amicale de quatre heures lors de son entrée en fonctions. Cette rencontre qui a été saluée dans l’opinion publique, c’est le moins que l’on puisse dire, avait éveillé en moi l’espoir que Joseph Ratzinger, mon ex-collègue de l’Université de Tübingen, finirait par trouver le chemin d’une rénovation de l’Eglise et d’un rapprochement œcuménique, dans l’esprit de Vatican II.

Cet espoir, comme celui de tant de catholiques engagés a, hélas, été déçu, ce que j’ai fait savoir au pape de diverses manières dans la correspondance que nous avons échangée depuis. Il a sans aucun doute rempli quotidiennement et consciencieusement les devoirs de sa charge et nous a également gratifiés de trois précieuses encycliques sur la foi, l’espérance et l’amour. Mais pour ce qui est des grands défis de notre temps, son pontificat se présente de plus en plus comme celui des occasions manquées et non des occasions saisies :  (pour lire la suite, voir la SOURCE )

1 Commentaire:

Florian Jutras a ?crit...

Bravo Jacques pour avoir relevé cet article. Illustration du dicton évangélique: "On ne met pas de vin nouveau dans de vieilles outres" Faudra-t-il que les vieilles outres (institutions, paroisse, diocèse, curie romaine, dogmes...) soient éclatées avant que le nouveau levain lève toute la pâte?
L'Église catholique aura-telle son Ancien et son Nouveau Testament elle-aussi? Les dirigeants actuels de l'Église comme le sanhédrin des Juifs refuseront-ils la voie et la foi nouvelles?

Reconnaître la Parole de Dieu comme elle l'a été à Vatican II et ne pas l'appliquer ressemble à cette parabole de l'Évangile des deux fils à qui le maître demande d'aller travailler à la vigne. Celui et qui dit oui mais n'y va pas et l'autre qui dit non (pas à cette vigne là) et qui y va. Lequel recevra les bénédictions du MaÎtre Hans Hung ou Ratsinger?