mercredi, octobre 25, 2006

Le titrons, Monsieur Potiron.


Ma maison n'a pas d'enfant. Ma rue n'en a plus. Pourtant, la grosse citrouille me rappelle Monsieur Potiron et un temps béni. -- Edmondo Chiodini, ce génie pour enfance, a créé les marionnettes de Pépinot et Capucine et nombre de décors. Il a aussi été à l'origine des marionnettes de Monsieur Blanc, Monsieur Potiron, du Vilain Panpan et de l'Ours; son oeuvre la plus célèbre demeure sans doute Bobinette, l'inséparable compagne de Guy Sanche à laquelle Paule Bayard et Christine Lamer ont prêté leurs voix.

J'étais « Enfant de choeur » à la paroisse St-Enfant-Jésus. Ma mère avait souvent la tâche paroissiale du pliage ses surplis d'enfants. Les voisines CND, les linges des prêtres. Le dimanche, les Vêpres de la paroisse étaient dits (d'avance!) à dix-sept heures trente par le curé Gagnon... Que de déchirements endurés et douloureusement colmatés quand je devais, sous autorité maternelle, laisser mon programme favori de la télévision naissance, noir et blanc, pour aller ronger ma rage pas catholique, sur une balustrade généreusement cirée dans ce temps...

La citrouille m'est un fruit de saison, une tradition culinaire, un must automnal. Rien ne justifie plus que j'attende l'après l'Halloween pour mettre le cucurbitaceae annuel en morceaux. Hier, je m'exécutais. J'en avais choisi un super-full-gros. Du calibre qu'un jeune enfant ne peu que rouler...

Il me vint deux sentiments qui me hantent encore en lisant « Le ver dans la pomme » de Florian.

Je découpais ma citrouille... J'avais la bizarre impression d'émietter un rêve d'enfant, de sculpter un vide.

Je découpais ma citrole... Un immense tas de nourriture qui ne coûte rien et qui pourrait soulager combien de petits « crève-la-faim »...

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