Il est une réalité pan-Newfoudland, la langue d'usage est l'anglais. La large majorité de la population est issue d'Irlande, d'Angleterre.
« Même si Terre-Neuve est régulièrement décrite comme « la plus ancienne colonie britannique », une prétention fondée sur le voyage de Cabot en 1497 (Cap Bonavista - - Un prochain billet) et la prise de possession par Sir Humphrey Gilbert en 1583, il n'en demeure pas moins que la France, dès le tout début, a été un participant de premier plan à l'exploration et à la mise en valeur de Terre-Neuve. Lorsque l'explorateur français Jacques Cartier est arrivé en vue de Terre-Neuve en 1534, les pêcheurs bretons, normands et basques y pratiquaient la pêche depuis plus de trente ans. » (réf.)
Certaines régions se souviennent du caractère français, et même, tentent de faire survivre ce trait culturel. En quittant Gros-Morne pour « Saint-Antoine » (nommé en 1534 par Jacques Cartier ), plutôt St Anthony (capital mondiale des icebergs), je visiterai une petite partie de « la côte française ». L'Association régionale de la côte Ouest (ARCO) veut le bien du peuple en français. Pour un touriste qui n'a pas la volonté affirmée de rencontrer « du français », il n'y entendra rien de tel . Ce fut mon cas.
Avant de quitter Gros-Morne, je visiterai une vallée glaciaire des plus impressionnantes. Après une marche obligée d'une heure dans une forêt centenaire aux arbres tordus par des vents incessants, j'arrive à un bô-bateau qui naviguera sur le 'Western Brook Pond' aux falaises qui me rendent bien humble. Plus de 500 mètres de roc vertical. Cette activité est majeure dans le parc. On y apprend comment la géographie physique actuelle a sculpté ces paysages qui attirent tous les genres de touristes, d'artistes de la photo, de méditatifs. Ce fjord (*) intérieur borne un lac d'eau douce d'une profondeur abyssale. L'eau cristaline n'encourage pas la vie marine, le milieu étant trop pauvre en nutriment.
L'Office touristique de Terre-Neuve appelle la route qui mène à St Anthony, la Viking Trail'. Une promenade sur très belle route de près de 400 km. Le touriste s'émeut par des arrêts motivés par la géologie, l'archéologie, les échancrures de mer, les nombreux petits ports abrités, les références aux faits français d'il y a, pour arriver, enfin, chez les Vikings.
Mes coups de coeur sur la Viking Trail:
>> The Arches Provincial Park (quelques images de 'rochers percés' )
>> Port au Choix – Lieu historique national du Canada de Port au Choix. Ne serait-ce que pour les points de vue, les paysages bleu de mer, 'la paix' marine sur les lieux. (Pour en savoir un peu plus sur notre Canada, voir, lire... )
>> St Barbe Bay, lieu du départ du traversier pour Blanc-Sablon, Qc. (Blanc-Sablon, j'irai te voir un jour!)
>> L'Anse aux Meadows. Parc National. Des Vikings y ont 'bâti' une petite colonie vers l'an 1000. Ils y restèrent une trentaine d'années, le temps d'inspirer des légendes... Sont repartis pour le Groenland parce qu'ils n'étaient pas les bienvenus. Parc Canada nous fait revivre cette présence européenne. C'est bien. Autre coup de coeur: la nuit passé dans une grande maison vieille, tout 'fins seules', ayant appartenue à une écrivain. Nous avions la Gunner's Cove à nous tout seul...
>> La ville de St Anthony. Ma prise de connaissance avec le Dr du Labrador, Sir Wilfred Thomason Grenfell.
>> Les marches-découvertes. Les pays et ses racoins se découvrent à pied. Une marche ou deux par jour, la recette pour aimer une contrée. Les Terre-Neuviens sont aussi constants que leur terre de vent, ils sont toujours affables.
Plus ma visite de Terre-Neuve avance, plus j'y ai de l'intérêt et moins je donne raison à Jacques Cartier. Citation.
"... elle [la terre] ne se doibt noumer Terre Neuffve, mais pierres et rochiers effrables et mal rabottez [...] j'estime mieulx que aultrement que c'est la terre que Dieu donna à Cayn." Jacques Cartier, 1534
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(*) Âge: 600 millions d'années; fait du magma de la croûte terrestre inférieure. Bien plus tard, les glaciers ont remodelé la région, créant des fjords et effectuant des coupes transversales dans les montagnes qui ont révélé leur passé géologique.