lundi, mars 31, 2008

Le VERT est déifié.

C'est maintenant tous les jours qu'on imprime des journaux à recycler qui par des pages et des pages nous parlent d'environnement...

On incite le bon peuple à fermer le commutateur durant une heure...

S'éclairer avec des ampoules?-serpentins...

Washh, les sacs de plastique.

Sentir l'obligation sociale d'avoir une voiture plus petite que celle du voisin.

Les derniers modèles des tondeuses-pousse-pousse, sans bruit ni odeur, ont le design sexy. "Demandez le modèle 'Samedi-Matin-en-amour-avec-le-voisin'."

À quand la diététiste qui conseillera de ne plus consommer de beans à la cabane-à-sucre pour éviter les effets de serre? "Ça sent vient!"

Le VERT est déifié. Les rites s'élaborent. Le code s'écrit, se pagine, se versifie, distingue les écoles écolo. Des dogmes commencent à diviser les nations. Le prosélytisme est en forte croissance. Al Gore, le sacrifié à l'autel-démocratie, mène un peuple à une terre promise sans CO2. Le mont Nébo sera bientôt revisité.





D'un matin à l'autre, je m'attends à recevoir mon quotidien imprimé au jus d'épinard, livré par auto-éthanol pour y lire la prêche du jour, l'actualité environnementale et surtout, et surtout DES TEXTES INSPIRÉS.
Que la green peace soit avec vous.

Un conte qui compte.

Quand je n'ai pas d'objectif dans mon agir, ce qui arrive me surprend, n'ayant rien prévu. Il y a plusieurs lunes, je suis né sur cet écran, le mien, le vôtre. Force est de constater le rigoureux compteur de droite. Il me surprend. En arriver à la sommation surprenante de 3 000 visites...

D'où me vient cette énergie de cap-hornier? Mes origines étant récentes, le sillon de la goélette n'est pas encore fermé. En poupe, il est encore aisé d'identifier le géniteur ayant transmis le gamète « html » dans le ventre de mon gravide navire. Le zygote entretient toujours l'espoir d'embarquer matelots, cabotins caboteurs, bateliers, soutiers, plaisantins plaisanciers, navigateurs et même boucaniers et flibustiers. Le pont est large, la mer est facile.

On sait que les eucaryotes ont résisté aux glaciations. L'embryon encore en soute et bénéficiaire de l'évolutionnisme saura, dans sa solitude de cale, tirer l'oreille jusqu'à entendre quelque sirène... Conscient du danger de sombrer parce que déchiré en son flanc, frappé d'estoc et de taille au hasard de la route, il est bien résolu de ne pas suivre un essaim d’absurdes et misérables insectes invinciblement attirés par la flamme du
fanal de Diogène.

Pour un marin, l'eau est nécessaire, l'espoir, essentiel.

Alors, lecteurs, entendez ces notes d'enfance qui me reviennent. « C'est un M, un E, un R, c'est un C avec un I; rassemblez toutes ces lettres et elles vous diront Merci! » Merci de compter.

Deux questions laissées sans réponse.

Item A. *** J'ai quelques mots d'empruntés à Paul Valéry. Saurez-vous les mettre en exergue? (Indice. Ces mots ont été prononcés le jeudi 31 janvier 1931 )

Item B. *** Qui est le géniteur de gamètes « html »? (Indice. Il était de la direction du journal « Le Flambeau » imprimé sur Gestetner.)


Vos réponses dans un commentaire?



D'un Clic!, rien de tel pour situer une mer sur terre, la mieux connaître et avoir des histoires marines à conter aux enfants plus ou moins grands.

dimanche, mars 30, 2008

Impôt 2007

Hier, je retouchais la partie droite de la présentation du blogue. J'y recommandais le logiciel ImpôtExpert pour réaliser le "devoir" annuel. Je l'ai utilisé. Juste FAMEUX! Une fois mes données entrées, celle de ma conjointe, le calcul est lancé!


Les 4 rapports d'impôts sont faits en une shut!


Ce matin dans La Presse, cahier affaires-technaute, on dit grand bien d'ImpôtExpert!

...à me donner hâte à Impôt 2008!


0o. 0o. 0o.

Eddy a 65 ans aujourd'hui!
Il a toujours signalé le printemps, question de talent!

jeudi, mars 27, 2008

Espérance espérée.

C'est aujourd'hui qu'à Repentigny on vit la literie, la burqa d'ici, l'édredon de glace, le tapis de la Laurentie, un peu après midi, s'écumer en floti-floti pour passer la nuit à Lévis, ou Montmagny, tout en clapotis, et keup t'êt ben, petit matin, s'approcher de la Gaspésie.

La débâche qui inspire des HO! HA! J'en r'viens pas! Jusqu'à des « zativuça... » Le fleuve a cette propriété de laisser l'hiver à la terre en un temps et d'un seul mouvement. L'eau est libre, le temps de se cuire un oeuf. L'eau est libre l'espace que prend un perce-neige. L'eau est libre d'un regard d'espérance. L'eau est libre de couler; vit. Un soleil l'a aidé à déchirer, avec fracas, violence, d'un mouvement attendu, et tout en force, mais sans chronomètre, sa burqa. L'hiver maître est répudié.

Un jour peut-être, une histoire à conter aux petits, parce que les grands, glacés et frileux, en frémissent, lira en bons mots, le son, le chant, le bruit de la débâche de ce qui régissait. Un fleuve, même immense, peut se contrôler. L'eau sera toujours à l'oeuvre, le temps est son assurance.

L'homme connaît « ataviquement » deux réalités qu'il ne pourra jamais complètement asservir: l'eau, le temps.

Fleuve à
l'oeuvre UN.
Fleuve à
l'oeuvre DEUX.
Fleuve à
l'oeuvre TROIS.

mardi, mars 25, 2008

Pour vous dire ce que je ne sais pas.

Il y a tellement d'endroits sur terre dont on entend parler. Les causes sont multiples. Mais quand il n'y a pas de cause?

Peut-on appeler Silence un endroit sans intérêt politico-économique?

J'aime les voyagements. Conséquemment, je m'intéresse à ce que je ne connais pas. J'imagine un déplacement où mon rêve n'a jamais été.

J'en ai trouvé un. Un endroit où les hommes sont malheureux, dominés, pauvres, sans pétrole sous leurs pieds, sans territoire envié... Des îlots très au large de l'espoir. Ne pense pas en rêver.

Ainsi soit-il, ce monde où tout n'est pas nommé. Difficile d'exister quand on ne fait pas parti de l'inventaire.

Tonga. Vous aussi, vous n'y avez jamais rêvé? Fief médiéval... en plein Pacifique!

vendredi, mars 21, 2008

Vendredi-Saint / Holly Friday / Viernes Santo

Le Vendredi Saint... Une époque? Pas si simple. -- Un rappel? Pour qui? -- Un rite? J'en conviens.







L'an passé, même temps pascal, j'y étais, en Espagne... J'ai vu la ferveur; j'ai vu ce tourisme favorable. J'ai vu un village entier vivre "la passion du Christ" dans un décor superbe. Un peu plus, et comme Brel, "dites, si c'était vrai..." . L'Espagne est encore ou toujours, pour beaucoup, sous "les rois catholiques". Pas un racoin d'Espagne n'est fervent durant la Semaine Sainte et même après Pâques. De nombreuses paroisses sont encore à "déambuler" le Christ en voie de crucufiction les lundi, mardi de Pâques. Ce que c'était bien de voir tous ces talents paroissiaux, personnages endimanchés, enfants reluire d'une propreté circonstancielle, dans un silence respectueux qu'une mouche devait demander pardon! d'un bruis d'aile.

jeudi, mars 20, 2008

Printemps en prime!

mardi, mars 18, 2008

Hurlement de poète.

Ou le poète étouffé.

Les psaumes sont écrits sur les magnétophones
Les chorus ont un nègre à chaque mélopée
Les bouches font des langues sept fois retournées
Miserere Seigneur du fond des microphones

La nature d'acier pousse des fleurs chromées
Le juste en cadillac s'encense du cigare
Le courrier meurt de peur dans les aérogares
Miserere Seigneur du fond des destinées


Le boulanger joue la tournée au pain azyme
Les moutons des prisons se laissent tricoter
Et le coq de Saint Pierre a tranché son gosier
Miserere Seigneur du fond des anonymes


Les condamnés jouent au poker leur appétit
Et laissent aux suivants leur part de Jamaïque
Le coup de grâce dans le vent est liturgique
Miserere Seigneur du fond des piloris


L'estomac du commun se met en diagonal
Le traiteur donne aux chiens sa pitié tarifée
Les boueux ont glissé sur des peaux d'orchidées
Miserere Seigneur du fond des capitales


Les banques de l'amour sont pleines à craquer
Les "je t'aime" publics assomment les affiches
Les adolescents ont des lèvres postiches
Miserere Seigneur du fond des oreillers


Les vitrines regardent passer les voyelles
Les ortolans dans le commun prennent le frais
Et le saumon fumé boude le tapioca
Miserere Seigneur du fond de nos gamelles


Les femmes en gésine inondent le pavé
Les mineurs font un blanc à chaque lavabo
Les souffleurs de Baccara font des bancos
Miserere Seigneur du fond des encavés


Les brebis de Panurge attendent au vestiaire
Les visas escomptés percutent sur l'azur
La queue chez l'épicier jouit contre le mur
Miserere Seigneur du fond des muselières


La ville a dégrafé son corsage de mort
Les balles dans la rue ont la poudre nomade
Les pavés font la main aux yeux des barricades
Miserere Seigneur du fond des thermidors


Les temples sont cernés et sentent le roussi
Les magasines font la pige aux évangiles
Et les chemins de croix se font en crocodile
Miserere Seigneur du fond des crucifix


Le journal titre en deuil la Putain des frontières
La fleur fane au fusil et meure sous un drapeau
Et les téléscripteurs nous mènent en bateau
Miserere Seigneur du fond de nos galères


La maladie veille au chevet des ganglions
Le coeur est métronome et la vie est musique
A l'hôpital les symphonies sont catholiques
Miserere Seigneur du fond des pulsations


La fonderie sur le tour égrène son rosaire
Le tueur de la rue a gagé son beefsteak
Et celui de Kobe n'aura pas un kopeck
Miserere Seigneur du fond des mercenaires


Le verbe s'est fait chaire dans le ventre rusé
La putain Marguerite a la peau qui dépasse
Le caillot dans les plis sinueux se prélasse
Miserere Seigneur du fond des pubertés


Les bourgeois de la rue ont piqué la vérole
Et réclament partout de faux médicaments
Qu'on leur sert en faisant claquer toutes leurs dents
Miserere Seigneur du fond des carmagnoles


Les sextants sont en grève au coeur des matelots
Les oiseaux carburés fientent les équipages
Le soleil fait la course avec le paysage
Miserere Seigneur du fond des paquebots


La trouille a revêtu la terre de sa housse
Le plat de contrition se vend au marché noir
Le curé fait du supplément sous l'ostensoir
Miserere Seigneur du fond de la ressource


Les condamnés jouent au poker leur appétit
Ils vous laissent Seigneur leur part de solitude
Le service est compris nous avons l'habitude
Descendez donc seigneur de notre connerie


Amènes... soyons.

Ce texte, je l'ai lu, entendu kékepart...
Une copie d'où?
C'est un texte chanté... encore...

Oui, c'est l'anachiste aux cheveux en gris broussaille...
C'est ce son psalmodique qui dure et qui dure...
12 minutes.

lundi, mars 17, 2008

Religion à deux vitesses

Quel bla bla! Je parle pour moi! Que de coups d'épée dans l'eau. Il suffit de l'illusion que les épées sont des rames et qu'on avance ainsi son esquif sur la Mer des Mots pour continuier l'exercice. Religion à deux vitesses et même quatre puisque chacune a son reculon souvent utilisé lorsque les situations sont corsées, voilà ce que me font découvrir et mes coups de rame et, Jacques, tes incisifs commentaires. Conséquement le péché aussi a ses deux vitesses et le paradis aussi....

La grand-vitesse
La grand-vitesse c'est pour les autoroutes, les voies bien nettoyées, les scories et la neige enlevées, sans nids de poule.... Elle est réservée aux spécialistes (théologiens, droit-canonistes ...) et aux costumés en blanc, rouge, violet ou noir.

Le péché y est propre, auréolé de la sainte croix, personnalisé dans les confesionnaux, couvert de la lénifiante bénédiction dispensée urbi et orbi aux pénitents à genoux. À moins qu'il soit ennnobli des décorations du paradis terrestre et promis à la récompense du céleste.

Ou encore, habille de doctes énoncés il ait nom de péché-rupture et explique, vu d'en haut, la dualité de la substance humaine et la mécanique de la régulation de ses traumatismes (rédemption) jusqu'à la Vie éternelle.

La conduite à cette vitesse se fait selon les humeurs et les gènes du chauffeur. Vers l'avant, gépéessisée par un point de fuite qui ne se rapproche jamais ou, pour d'autres humeurs ou d'autres inconditonnels de la tradition, enfargés dans sa langue de bois, c'est le rétroviseur qui sert de guide. Les panneaux dogmatiques indicateurs sont alors lus à l'envers, le décor ambiant est gommé, il ne s'agit pas d'aller quelque part mais de circuler en attendant la sortie sans commettre de fautes et sans se faire prendre.

Ces deux options de la grand-vitesse éloignent l'un de l'autre leur véhicule et ses occupants à la vitesse des années-lumière et la communication entre les deux quand elle a lieu, se fait en langue de sourds.

La petite vitesse
La petite vitesse c'est la religion pour les paumés, les parias, ceux qui vivent au coeur de la tourmente humaine, bien loin des effets de serre.

La route suit les hasards du gibier à poursuivre, celle des désirs, du mal de vivre, des ambitions ou des passions. La conduite se fait avec les moyens du bord: peurs, superstitions, astrologie, miracle... rien n'est discriminé quelle que soit l'étiquette du véhicule, catholique ou protestant, musulman ou hindou.

Le péché dans ce véhicule se commet sur les banquettes, il est gras, peu encombrant, facilement dilué dans un pardon dispensé par des distributeurs automatiques et allègrement recommencé avec un ferme propos d'étiquette.

Cette religion souillée, qualifiée de superstition et de toute espèce d'épithète, acomplit néanmoins son boulot, elle apprivoise un réel coriace et menaçant, adoucit les aspérités de la vie et calme les angoisses des incertitudes de la survie.

Plusieurs nobles de la religion grand-vitesse l'utilisent à la dérobée. Ils y trouvent un réconfort que ne leur procure pas leur limousine aseptisée. Le plaisir de conduire sa vie!

Chose étonnante, ces deux véhicules semblent aussi bien fonctionner avec ou sans carburant, avec ou sans la foi qui devrait les alimenter.

Pas étonnant du tout que la converstion nationale ou privée sur la religion ouvre la boîte de Pandore de toutes les confusions. On ne sait pas trop à quel registre et de quelle religion on parle. Alors, haro sur le baudet.

La question de fond: la religion est-elle un véhicule approprié pour voyager dans les aires de la mondialisation? Astiquée ou pas sera-telle immatriculée pour voyager sur ces routes?

Avec Brel et Malraux, je dis qu'il serait dommage qu'elle ne le soit pas. À petite ou à grande vitesse, elles sont si kiutes les BELLES D'AUTREFOIS!. Amen
Florian

dimanche, mars 16, 2008

Douze minutes sans perte.

Invitation à prier avec Léo Ferré.


Léo Ferré - Psaume 151


La diction est excellente. Pas besoin des paroles accompgantes.

De toutes petites glanures.

L'homme a créé des dieux ; l'inverse reste à prouver. Serge Gainsbourg
On tue un homme, on est un assassin. On tue des millions d'hommes on est un conquérant. On les tue tous, on est un dieu. Jean Rostand
L'homme a fait Dieu à son image. Revillon Olivier
Dans un monde aussi incohérent, l'existence de Dieu ne serait pas une chose plus folle que la non-existence de Dieu. Georges Duhamel
C'est le coeur qui sent Dieu, et non la raison. Blaise Pascal

Stipendium peccati mors

Le salaire du péché c'est la mort
Du péché d’impureté aux ours polaires qui hantent les jardins


Le latin a de ses formules laconiques qui servaient bien les prédicateurs en rut de maraudage pendant le carême pour forcer les cotes d’écoute aux confessionnaux. LE SALAIRE DU PÉCHÉ C’EST LA MORT!
Le vrai péché
Il est vrai que le péché est à la racine de l’interprétation du monde que propage le christianisme. Mais pas n’importe lequel péché. Pas ce qu’il est devenu, le péché malaise de l’adolescent qui féconde sa culotte à la vue d’une jolie fille.
Le vrai péché que proclame le christianisme c’est le péché non de luxure mais de RUPTURE. La rupture du rêve d’harmonie évoqué dans l’image du paradis terrestre. On est bien loin des infractions à des règles disciplinaires codifiées par des scribes en recherche de l’ordre absolu c’est-à-dire de la domination absolue.

Le paradis
Le paradis terrestre aux mille formes, vieux rêve que l’humanité concocte toujours dans tous les replis de ses multiples essais, ce n’est pas, dans la perspective chrétienne, le paradis de l’abondance, celle des super-marchés de la consommation post-industrielle, ni le plaisir des 72 vierges d’Allah, mais l’HARMONIE . L’harmonie commandée par l’harmonisation des rapports humains et son rayonnement dans la nature et dans tout l’univers. La paix, la paix des cœurs qui stoppe les guerres, qui féconde et nourrit tout l’univers comme les quatre fleuves qui entouraient le paradis.

Le salaire du péché, c’est la mort
Le péché-rupture a fait éclater le vase clos du paradis rêvé. Et il fera toujours éclater les vases-clos. Et la conséquence du péché, c’est la mort. La mort, le mal, la catastrophe, la non-vie, la rupture du rêve d’harmonie, la chicane, la guerre. Son aboutissement c’est la géhenne. Voilà le message que le christianisme doit porter haut et fort au monde, comme l’a fait Paul VI jadis.
Mais le péché est aussi un départ. Il force un départ. Nos grands parents sont chassés du paradis terrestre non pour y revenir mais pour le repartir dans une nature revêche, limitée par le temps et remplie d’embûches. Le paradis c’est le rêve, le péché, l’alerte, le réveil, la mission.

Le mal dans le monde
La lecture chrétienne du mal dans le monde, de ses morts et de ses défis gravite autour du concept d’une rupture, d’un mal-de-fonctionnement des relations, seules capables d’engendrer l’harmonie rêvée. Le mal ce n’est pas la catastrophe, le tsunami le tremblement de terre, ni même la mort physique d’un enfant au bout de son souffle. Le mal c’est le vide dans ces événements inéluctables, le vide de liens, de soutiens, d’amour.

Le scandale d’un Dieu supposément bon qui permet l’accident ou la mort d’un juste est un non-lieu dans la perspective chrétienne. Dieu n’y est pas un protecteur ni une police d’assurance contre les malaises de notre temps ni contre ses injustices. Il ne sert à rien de le prier pour cela. Il n’y peut rien. Dans le christianisme on a toléré ou encouragé ce genre de prière par faiblesse ou par calcul.

Le Dieu des chrétiens est un amoureux-fou de l’homme. « Gloria Dei, homo vivens » disait Irénée au 3e siècle . Des multitudes de textes répètent sous toutes les formes ces attentions d’un Dieu à créer le tissus social, à le nouer dans les cœurs et non dans la pierre ou les droits, à le réparer, à le remettre à jour sur le métier d’un univers toujours en profondes transformations.

Profanation du message
· Cette vision du mal dans le monde et de son remède est porteuse surtout pour notre siècle si sensible à la communication et si menacé par ces ombres d’incertitudes qui noircissent le ciel de notre futur. Elle est aussi sous-jacente à de multiples actions de concertation et de solidarité tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des murs de l’Église. Pensons aux verts, aux levées de fonds pour toutes sortes de causes humanitaires, aux multiples solidarités permanentes ou occasionnelles qui se créent au fur et à mesure que le tissu social change, aux accords de Kyoto ou autres …aux dîmes que bien des individus même sans foi paient régulièrement à la recherche ou au soulagement des malaises des plus légers aux plus incommodants. Pensons à la réticence viscérale d’une bonne majorité de Québécois à cautionner la guerre, toute guerre aussi bien celles de Bush, de Harper, de Mackensie King et des autres.
Bref le message chrétien n’est pas obsolète pour notre siècle. Il est même très porteur de salut et très porté. Cependant, quand le Vatican fait une mise à jour de ses péchés, on n’entend plus ce message. On n’entend que les vieilles rengaines des péchés découpées en tranches sur la chaîne de montage vers l’enfer. On ne tremble plus devant ces menaces. On les soupçonne même de déviations morbides de l’arc-=en-ciel ou du rayon laser que Vatican II, il y a moins de 50 ans, a fait miroiter à nos yeux. Pourquoi a-t-on fermé les volets? Pourquoi l’Eucharistie chrétienne au lieu d’un corps vivant ne nous sert-elle que des squelettes de Halloween?
On a profané le message. Comme au temps des indulgences on a pratiqué une odieuse simonie avec la Bonne Nouvelle évangélique. On a non seulement mis la lumière sous le boisseau mais on a, comme Judas, le Christ, bassement vendu cette énergie de salut au profit de sa sécurité ou pour la préservation de son pouvoir « ex cathédra ». Ce recel est un crime contre l’humanité.

L’Église peut aujourd’hui demander pardon pour les déviations sexuelles de certains de ses ministres. Mais ce sont là des vétilles bien humaines et bien pardonnables. Le scandale majeur, la pierre d’achoppement qui bloque la route des cheminant humains ce fut d’abord le Pape Pie XII qui s’est tu devant l’holocauste, c’est le silence couvert et à demi-ton devant les guerres en Irak, en Afghanistan et devant les horreurs perpétrés par Israël. Au lieu d’encourager au nom de la foi une opposition systématique à la guerre et à toute guerre on la chloroforme de vieilles rengaines de devoirs de solidarité ou d’aide aux démunis. Mon œil!
Qu’on ne reconnaisse pas droit de cité aux homosexuels parce que leur état de vie ne cadre pas avec les canons fixés à une autre époque, ça c’est scandaleux. C’est une profanation plus grande que celle des temples ou des saintes espèces.
Qu’on dénonce comme péché contre l’humanité la recherche en génétique voilà une contradiction flagrante au message « Allez, dominez la terre, soumettez-la!
Et on pourrait prolonger cette liste à s’attrister les âmes.

Au lieu de le faire, notre ami Jacques et son mentor Mario Roy de La Presse ridiculisent les timorées insertions du Vatican et de Mgr Gianfranco Giroti dans la lutte aux monstres de notre époque avec le fer de lance d’un péché rouillé. Ils ont bien raison. Mieux vaut en rire qu’en pleurer!
Mais dans l’élan de cette évacuation Jacques et Mario balancent le bébé avec l’eau du bain. A lire leurs tapes, toutes les religions seraient ineptes et inaptes à apporter quelqu’efficace énergie dans la résolution des maux de notre temps. Et le paradis dont ils (ces messieurs que je respecte plus que moi-même) s’auréolent le caput, c’est la baisse de la pauvreté-misère, progrès qu’ils créditent à la sainte mondialisation.

Pourtant, il y aura toujours des pauvres parmi nous disait un certain Jésus « and the show must go on »… car les ours polaires hantent nos jardins!

C’est comme si après deux mille ans de christianisme on n’a pas compris le mal de notre monde. On n’a pas compris que le mal ce n’est pas le réchauffement de la planète avec ses effets de cataclysme anticipés mais bien la confusion tout azimut des humains, leur tour de Babel qui les rend incapables de mettre à l’eau une petite arche de salut.

Toute la puissance et tout le génie accumulés de l’homme le rendent fort en balistique pour porter la destruction loin de ses frontières mais tout à fait éberlué, tatillon à la Dion et constipé devant toute initiative de concertation et de paix.
Les entrepôts d’ogives nucléaires sont mieux garnis que les réserves alimentaires mondiales. Les budgets et les salaires de guerre dépassent honteusement la part de 1% du PIB non encore atteinte, à consacrer au tiers-monde.
Il est là le péché du monde, notre péché du siècle.

Et quand nos Messieurs Jacques et Mario projettent l’image des ours polaires qui hantent nos jardins, ils tombent dans le même piège qu’ils dénoncent, celui de la menace qui fait peur et soumet ou du ridicule qui paralyse.
Pourtant, dans les archives du Vatican comme dans toutes les sacristies de notre monde, de puissants électrogènes capables d’éclairer le mal du siècle et d’y remédier, sont débranchés. Au lieu de les brancher, le Vatican préfère dépoussiérer ses péchés et La Presse caricaturer le mal en ours polaire.
Pourtant, « noli timere » j’ai vaincu le monde, disait-Il, il y a deux mille ans.

vendredi, mars 14, 2008

Je « youtube »

En fin de party, hic!, de ce jour de l'anniversaire d'Einstein, je vague, je surfe, je « youtube » pour accompagner, en fond musical, un temps-repos. Mes mains ont encore la forme instinctive de la rondeur du manche de pelle... -- J'ai des classiques qui me décantent, qui me disposent au sommeil. Jacques Dutronc en est. J'aime ses tunes, sa gueule à l'oeil pesant, sa gestuelle pas finie. « Paris s'éveille ...la tour Eiffel a froid au pied.» m'endort!

Einstein, Dutronc, le lien? Tout à fait grivois. Couchez les enfants, ça fesse dans l'dash. Vous n'aimez pas? Ne répétez pas cette histoire de blonde. Si vous double-cliquez sur la flèche, elle vous entre en mémoire! Ne répétez pas cette histoire d'un coup...



( E = mc2 ??? )

Paris. Vous y avez marché ou pas. Peu importe. Paris s'éveille comme vous à chaque jour. Moins en images, plus en mots, un parallèle à Dutronc, la flèche, cette fois, vous incitera à voir ou revoir Paris...

Célébration de l'angoisse et de 3.14159265 and so on.

Bloguer est-il péché? Brrr! Je tremble, j'angoisse à l'idée qu'un Interne Mgr de la Cité Vaticane modernise en ce sens, la liste des nouveaux péchés.

De ce temps, ma « La Presse » en fait bon cas. Manque-t-il à ce point d'actualité pour que les taquines lorgnettes du quotidien mirent les officines pontificales? Qui est sans péché lui lance la première balle de neige!

Aujourd'hui, c'est dans le cahier ACTUEL que nous pouvons lire une comparaison de cultures; de la « religion comparée » comme dit le docte théologien! Ça soutient l'intérêt le temps de lire. Après, on conclut avec un bon et sonore « coudon! ».

Si le lecteur veut bien se rafraîchir des années d'apprentissage du Petit Cath'chiss et y ajouter la liste des nouveaux péchés, il lit ce premier lien. Et si ce lecteur a visité La Cité Vaticane, ses musées, ses espaces de conservation sous la Basilique St-Pierre, mis un pied dans les jardins attenants (promenade papale), il s'arrêtera un moment sur l'énoncé de ce nouveau péché: l'accumulation d'une richesse excessive.

( en boutade, je relie cela à un fait montréalais: « L'ancien collège Marianapolis, ce joyau patrimonial des sulpiciens situé sur le flanc du mont Royal, est à vendre, pour la somme de 45 millions... » )

Pour faire du bien, faut bien en posséder que je me dis.


En dehors de la coupole catholique, on pèche aussi beaucoup; l'univers est assez grand pour contenir plusieurs enfers, comme tout le monde sait. À l'évidence, la chair est l'objet de maints péchés décriés en toutes chaires religieuses. Une attention particulière s'avive en lisant ce deuxième lien. -- Un péché musulman comme juif: atteinte à l'intégrité physique. Et la circoncision, c'est quoi? -- « Ton fils, par cette circoncision, est bien plus rayonnant, car la lumière du cierge augmente quand on taille la mèche. »


Je laisse cette page dans un atmosphère de fête! Oui, c'est l'anniversaire d'Einstein mais encore plus festif, c'est le très réjouissant Pi qui est souligné par son apport à la communauté humaine! Aujourd'hui, je m'offrirai un toast à la bonne santé du mathématicien en moi. Tourlou!
Pi un........ Pi deux......... (clic! sur l'image?)

jeudi, mars 13, 2008

Nous comprendrons toujours assez difficilement qu'il soit nécessaire de mourir pour devenir immortel. Maurice Maeterlinck (Extrait de Devant Dieu)

Il suivait son idée. C'était une idée fixe. Et il était surpris de ne pas avancer. Jacques du Prévert.

Ne crains pas d'avancer lentement, crains seulement de t'arrêter.


Frisson apocalyptique

Mes deux billets précédents tentent de mettre en exergue, un côté névrotique, pathologique de dirigeants de la religion du Vatican. Pour ces « pasteurs », ces tenants de la Vérité, le troupeau est d'abord composé de brebis, de moutons, de boucs pêcheurs avant d'y voir une simple expression de la vie (axis mundi). Le réflexe séculaire de ces bergerots est de RÉGIR. Crosse ( virga sambuca ) ou bâton épiscopal bien en main, ils font fi d'être la cause de ressentiments développés chez les « catholiques de bonne foi » acceptant, vivant paisiblement la religion transmise par leurs parents et, d'accoutumance, gardant leur confiance envers les dirigeants religieux.

Faut vous dire Monsieur
Que chez ces gens-là
On ne pense pas Monsieur
On ne pense pas on prie

Alors, me vient un frisson qui m'indispose plus que l'hiver de mars... Que vivrions-nous, où en serait la société occidentale si elle n'avait pas secoué le joug, autrefois et si longtemps supporté, du Grand Régisseur Chrétien?

Mon quotidien m'apporte cette vision d'enfer sur terre...

Le jeudi 13 mars 2008
Une féministe saoudienne manifeste sur YouTube
Agnès Gruda La Presse CNN The Guardian

Sur la vidéo, une femme au volant de sa voiture fixe la route en parlant en arabe, son profil surmonté d'une frange de cheveux noirs.

L'image n'aurait rien d'inhabituel si la scène n'avait pas été filmée en Arabie Saoudite, pays qui interdit aux femmes de prendre le volant.

La femme qui défie cet interdit n'est pas une inconnue: il s'agit de l'écrivaine et féministe Wajeha Al-Huwaider qui a été souvent harcelée, dans le passé, pour ses prises de position en faveur des droits des femmes.

« Les restrictions du droit de conduire une auto paralysent la moitié de la population», dit-elle pendant qu'une autre femme, sa belle-soeur, la filme du siège du passager.

Cette vidéo de protestation a été tournée à l'occasion du 8 mars, Journée internationale de la femme. Depuis, des milliers de femmes l'ont vue sur YouTube.




«Le droit de conduire n'est pas une question politique, ni une question
religieuse, affirme Mme Huwaider. C'est une question sociale. Nous savons que de
nombreuses femmes savent conduire, et que de nombreuses familles sont prêtes à
les laisser prendre le volant.»


Les religieux saoudiens estiment qu'en étant libres de conduire, les femmes pourraient entrer en contact avec des hommes auxquels elles ne sont pas apparentées, comme des policiers ou des garagistes.

Parallèlement à la vidéo, l'écrivaine a lancé une pétition demandant au gouvernement de Riyad de laisser les femmes prendre la route. Jusqu'à maintenant, 125 femmes ont signé cette pétition.
La dernière fois où des Saoudiennes avaient protesté contre leur exclusion du volant, c'est en 1990. La police religieuse avait alors arrêté les femmes qui avaient osé prendre la route et les édits religieux ont été renforcés par la suite.

« ... ooo 000 ooo ... »
( On ne pense pas on prie Les paroles de Jacques Brel )

mercredi, mars 12, 2008

Sourire n'est pas encore péché. Pas encore!

L'Église vaticane, Saint-Siège du Saint-Père Benoît le 16e, exprime un courant de sympathie islamiste en talibanisanisant sa liste des péchés menant aux enfers: gare aux modernités, à la mondialisation, aux ouvertures de la connaissance, etc.

Si mon dernier billet vous a fait sourire, marquez à nouveau votre plaisir en lisant le "Mario Roy " du jour...

C'est vrai qu'ils étaient devenus totalement ringards, les péchés du bon vieux temps. L'orgueil, l'envie, la luxure et les autres... tout ça fait décidément vieille soutane.
( À lire... avec le sourire ;- )

mardi, mars 11, 2008

Pauvreté, science, sainte mondialisation, pourpre vaticane et dégât d'ours des neiges.

L'extrême pauvreté peut être grandement réduite, sinon éliminée. C'est un acte de foi qu'il est permis de faire parce que cette foi n'est pas aveugle, mais au contraire historiquement motivée.

En 200 ans, en effet, l'humanité s'est en bonne partie extraite de la grande pauvreté qui, avant le XIXe siècle, était son lot universel depuis la nuit des temps. Cet enrichissement graduel s'explique essentiellement par deux choses, estime
Jeffrey Sachs dans The End Of Poverty (La Fin de la pauvreté, non traduit en français). L'invention de la machine à vapeur, qui libéra l'énergie. Et la somme d'Isaac Newton, Philosophiae Naturalis Principia Mathematica, qui fonda la quête scientifique et technologique.

De plus, depuis seulement 20 ans, 400 millions d'individus ont été arrachés à la misère. Il s'agit du plus spectaculaire recul de la pauvreté qu'ait connu l'Histoire, touchant une masse d'êtres humains supérieure à la population entière des États-Unis et du Canada réunis.

C'est la
mondialisation de la technologie, du commerce et du travail qui a déclenché ce grand bond en avant. De 1,5 milliard qu'ils étaient en 1981, les êtres humains vivant dans l'extrême pauvreté n'étaient "plus que" 1,1 milliard en 2001, sur une population mondiale de 6,3 milliards.

C'est néanmoins dans cette tranche de la population que huit millions d'individus meurent chaque année parce qu'ils n'ont pas les moyens de survivre.
(Pour faire court!, j'ai tronqué le texte. Voir
la suite, et la référence.)

Depuis que l'homme est homme, combien a-t-il vécu de religions lui « commandant » de prier un dieu pour le sortir de sa misère, de sa soif, de sa faim, de son sans-toit, de son absence d'hygiène, de son manque de soins? À l'usage, la prière au bon dieu réussit-elle une quelconque performance? À en « croire » Jeffrey Sachs, la maîtrise de la vapeur-énergie, la mondialisation ont réussi là où les dieux se sont cassé les dents.

Depuis que l'homme est homme, il reste homme. Je vous en présente un, un homme, que je connais depuis ce matin. Mgr Gianfranco Girotti, régent de la Pénitencerie apostolique, un corps du Vatican qui rend des décisions sur des sujets de moralité et attribue des absolutions. C'est grâce à l'Associated Press que j'apprends la « mise à jour !!!» des 'faticans' péchés:
le Vatican actualise la liste des péchés et affirme que leur impact sur la société s'accroît avec la mondialisation. Le péché mondialisé. Quel monde d'enfer! Qu'en pensent les apôtres de la nouvelle religion « Green Peace »?

En juin 2007, le cardinal Renato Martino. un bon copain de Mgr Gianfranco Girotti, en avait contre les migrants et les itinérants, les gestes impolis et l'absence de courtoisie. Qui est sans péché a-t-on dit un jour ancien?

C'est à en avoir hâte de mourir, de quitter ce triste monde de péchés, cette création ratée si pontificalement revendiquée!

Avec toute cette neige qui nous couvre de sa blanche burqa, les ours polaires vont-ils migrer « dans le sud »? -- Il est trois heures du matin et un ours polaire rôde dans votre jardin. Qui appeler à l'aide ?
Qui prier ?

Va-t-il encore neiger demain? L'excès est un nouveau péché; qu'on se l'avoue...
(autre texte sur
Jeffrey Sachs )

samedi, mars 08, 2008

Je ne parlerai pas de la neige.

Après avoir changé de place beaucoup de neige venue, à mon tour de modifier mon parcours du jour. Pendant plus de cinq!!! heures de cet astreignant labeur, il me faut une magnifique image pour remplacer "mentalement" celle qui couvre actuellement le territoire national. Un hasard dirigé sur Internet m'apporte une heureuse saison: le vent, l'eau, l'amitié. Que de bons et beaux mots. Une dégustation... Tchin1 Tchin!

Voici à quelle occasion j(?)'écrivis ces vers:

Mes deux amis, MM. de Virieu, de Vignet, et moi, nous nous embarquâmes, un soir d'orage, dans un petit bateau de pêcheurs sur le lac du Bourget. La tempête nous prit et nous chassa au hasard des vagues à trois ou quatre lieues du point où nous nous étions embarqués. Après avoir été ballottés toute la nuit, les flots nous jetèrent entre les rochers d'une petite île à l'extrémité du lac. Le sommet de l'île était surmonté d'un vieux château flanqué de tours, et dont les jardins, échelonnés en terrasses unies les unes aux autres par de petits escaliers dans le roc, couvraient toute la surface de l'îlot. Ce château était habité par M. de Châtillon, vieux gentilhomme savoisien. Il nous offrit l'hospitalité; nous passâmes deux ou trois jours dans son manoir, entre ses livres et ses fleurs. M. de Châtillon menait, depuis quinze ou vingt ans, une vie d'ermite dans cette demeure. Il sentait son bonheur, et il le chantait. Il avait écrit un poëme intitulé Mon lac et mon château. C'était l'Horace rustique de ce Tibur sauvage. Ses vers ne manquaient ni de grâce ni de sentiment; ils réfléchissaient la sérénité d'une âme calmée par le soir de la vie, comme son lac réfléchissait lui-même son donjon festonné de lierre, d'espaliers et de jasmin. Il était loin de se douter qu'un de ses trois jeunes hôtes était lui-même poëte sous ses cheveux blonds. Il fut heureux de trouver en nous des auditeurs et des appréciateurs de sa poésie: en trois séances, après le souper, il nous lut tout son poëme. Quand notre bateau fut radoubé, nous prîmes congé du vieux gentilhomme. Nous étions déjà amis. Quelques jours après, je lui renvoyais pour carte de visite, par un batelier qui allait à Seyssel et qui passait au pied de son île, ces vers.



LE LAC.
Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges
Jeter l'ancre un seul jour?

O lac! l'année à peine a fini sa carrière,
Et près des flots chéris qu'elle devait revoir,
Regarde! je viens seul m'asseoir sur cette pierre
Où tu la vis s'asseoir!

Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes;
Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés;
Ainsi le vent jetait l'écume de tes ondes
Sur ses pieds adorés.

Un soir, t'en souvient- il? nous voguions en silence;
On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux,
Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence
Tes flots harmonieux.

Tout à coup des accents inconnus à la terre
Du rivage charmé frappèrent les échos;
Le flot fut attentif, et la voix qui m'est chère
Laissa tomber ces mots:

-O temps, suspends ton vol! et vous, heures propices,
Suspendez votre cours!

Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours!

-Assez de malheureux ici-bas vous implorent:
Coulez, coulez pour eux;
Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent;
Oubliez les heureux.

-Mais je demande en vain quelques moments encore,
Le temps m'échappe et fuit;
Je dis à cette nuit: -Sois plus lente;- et l'aurore
Va dissiper la nuit.

-Aimons donc, aimons donc! de l'heure fugitive,
Hâtons-nous, jouissons!
L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive;
Il coule, et nous passons!

- Temps jaloux, se peut-il que ces moments d'ivresse
Où l'amour à longs flots nous verse le bonheur
S'envolent loin de nous de la même vitesse
Que les jours de malheur?

Eh quoi! n'en pourrons-nous fixer au moins la trace?
Quoi! passés pour jamais? quoi! tout entiers perdus?
Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface,
Ne nous les rendra plus?

Éternité, néant, passé, sombres abîmes,
Que faites-vous des jours que vous engloutissez?
Parlez: nous rendrez-vous ces extases sublimes
Que vous nous ravissez?

O lac! rochers muets! grottes! forêt obscure!
Vous que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir,
Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,
Au moins le souvenir!

Qu'il soit dans ton repos, qu'il soit dans tes orages,
Beau lac, et dans l'aspect de tes riants coteaux,
Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
Qui pendent sur tes eaux!

Qu'il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe,
Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés,
Dans l'astre au front d'argent qui blanchit ta surface
De ses molles clartés!

Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,
Que les parfums légers de ton air embaumé,
Que tout ce qu'on entend, l'on voit ou l'on respire,
Tout dise: -Ils ont aimé!-



(?) PREMIERES MEDITATIONS POETIQUES
La mort de Socrate par M. de Lamartine 1860.

p.s. J'encourage le lecteur à cliquer sur l'image dans ce billet.

vendredi, mars 07, 2008

De l'irremplaçabilité.

Les cimetières sont remplis de personnes irremplaçables. Alphonse allais

Les cimetières sont pleins de gens irremplaçables, qui ont tous été remplacés. Georges Clemenceau

La mort a ceci d'heureux qu'elle permet aux êtres irremplaçables de céder leur place à d'autres. Jean-Pierre Richard

La mort révèle l'amour, c'est l'inconsolable qui pleure l'irremplacable. Vladimir Jankélévitch

Le respect de la personne humaine se fonde sur son caractère irremplaçable. Blaise Pascal

Aucune femme n'est pareille. Chacune a quelque chose d'unique et d'irremplaçable. François Truffaut

Dans mes deux derniers mois, 4 irremplaçables de mes "convives-ensemble" atteignaient l'exit de leur vie. Quatre. Dont 3 femmes. M'est venu le temps de vie d'accompagner la mort. J'ai cette chance? Oui.

jeudi, mars 06, 2008

Prêchi-prêcha

On n'aime pas les prêches religieuses empreintes de violence, de sectarisme, d'interprétations culpabilisantes de textes « inspirés », d'élans de futurologues annonçant catastrophes planétaires, récompenses célestes érotisées, enfers d'épouvante qui ne craignent pas de crise d'énergie...

Toutefois comme parfois, la prêche porte pour le moins à sourire! Profitons de celle-là.


« Dieu a dit qu'il agiterait le monde pour nous réveiller si vous agitez vos parties génitales là où vous n'êtes pas censés le faire. »


C'est ce qu'a déclaré Shlomo Benizi, député ultraorthodoxe à la Knesset, le Parlement israélien, en accusant les homosexuels d'être responsables de la vague de tremblements de terre en Israël au cours des derniers mois. AFP

dimanche, mars 02, 2008

Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté.

(J'ai rédigé ce billet sur trois ou quatre jours et par à-coup. De là, les coutures au fil blanc.)

C'est fou ce que j'ai de calendriers dans la maison. À chaque début de mois, comme maintenant, je fais la tournée; je cache février... Cette échelle de mesure ne me rassure. Pourtant j'arpente le temps avec bonhomie. Ce n'est pas d'hier (hélas!) que les saisons sont mon rythme organisateur. J'endure, même j'accepte cette cadence, ce balancement, cette harmonie dans le vieillissement quatre fois l'an; c'est ma valse à quatre temps, mon tempo d'adaptation à la vie qui bat.

Comme tous, le soleil insistant de mars me fera espérer le printemps... Ce mois de mars serait-il celui qu'on guette le plus par un décompte de ses jours? Par hâte des beaux, des perce-neige, « d'une vielle clôture rouillée endimanchée de toiles d'araignées, ...de l'herbe qui sort de la mort »...

Malgré le désir, l'anticipation de la saison qui arrive, l'une après l'autre, tels les godets d'une
noria qui puise dans mon temps imparti, je refuse, me défends contre les attaques qu'elles me font dans ce petit monde de mes neurones. Il m'en reste! Si si, même après usage, surmenage, voyages idylliques et éthyliques. Je tiens la forme; j'aime l'illusion; je rêve d'être encore, je pense « la chose ».

Pourtant, j'ai la prudence de placer le miroir en mode rétroviseur me rapportant ce que je veux bien voir. C'est un exercice que je dis excellent pour le
canal de sodium de mes neurones créés curieux et en devoir de faire synapse pour percevoir, analyser ce qui ce passe ailleurs.

J'encourage ces cellules essentielles leur disant « ...il y a longtemps que j'aime votre système binaire tout autant que Bill Gate qui tente de copier votre mode de communication bionique ». Mes neurones savent leur mode de fonctionnement caricaturé par les « puces », mais ne déclarent pas le
djihad; raisonnables elles sont! Le sucre étant leur pétrole à elles, je booste l'oléoduque (5fruits + 5légumes quotidiennement) obéissant à la nutritionniste. Pour combler leur appétit curieuse, démentielle, j'ai entre autre choisi comme domaines de 'sélection', la politique internationale, les essais, la réflexion historique.

Ex.: Politique internationale
Culture chrétienne vs culture ottomane-musulmane de l'autre. Encore une criss de géguerre vouée à la géenne des dieux. À quand ce soleil insistant de Mars-en -Paix fera espérer le printemps au Kosovo? Ce mois de mars serait-il celui qu'on guette le plus par un décompte de ses jours? Que va-t-il sortir de tant de morts?
Grave ce qui se vit au Kosovo.
1. 1a. 2. 2a. 3.

Ex.: Essai
Je viens de terminer un « cadeau des Fêtes » dont je m'étais gratifié! «de Lawrence Wright: LA GUERRE CACHÉE Al-Qaïda et les origines du terrorisme islamiste. Robert Lafond. Prix Pulitzer 2007 ». En page 45...

« C'est alors que survient la guerre de 1967 contre Israël.

Après des années de joutes verbales, Nasser exige le retrait des forces de maintien de la paix du Sinaï et ferme le détroit de Tiran aux navires israéliens. En réponse, Israël porte une attaque préventive foudroyante qui ne met que deux heures à anéantir l'aviation égyptienne. La Jordanie, l'Irak et la Syrie annoncent qu'ils entrent en guerre contre Israël mais leur flotte aérienne est à son tour pulvérisée dans l'après-midi. Au cours des quelques jours qui suivent, Israël s'empare de l'ensemble du Sinaï, de Jérusalem, de la Cisjordanie, du plateau du Golan, et met en pièces la ligne de front des États arabes réunis. C'est le tournant psychologique de l'histoire moderne du Moyen-Orient. Par sa fulgurance et sont étendue, la victoire israélienne dans la guerre des Six-jours est ressentie comme une humiliation par d'innombrables musulmans jusqu'alors persuadés que Dieu était de leur côté. Ils n'y ont pas perdu seulement armées et territoires, mais aussi la foi en leurs dirigeants, en leur pays et en eux-mêmes. Le traumatisme de la débâcle pare le fondamentalisme islamique d'un attrait inédit. Dans les mosquées s'élève une voix nouvelle, stridente, qui attribue la défaite à une puissance bien supérieure à celle du minuscule État d'Israël. Elle prétend que Dieu s'est tourné contre les musulmans. Qu'il n'y a d'autre chemin de retour que celui de la religion pure. Au désespoir ambiant, elle répond par une formule simple: la solution, c'est l'islam.

Cette équation sous-entend que Dieu se tiendrait du côté des juifs. Jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'islam n'a que rarement montré de signes de l'antisémitisme qui gagne à présent la politique et la société de la religion. Pendant mille deux cents ans, les juifs ont vécu en parfaite sécurité sous la coupe musulmane – bien que ce fût dans la soumission -, et joui d'une totale liberté de culte; mais dans les années 1930, la propagande nazie diffusée sur les ondes courtes en langue arabe et le dénigrement constant des missionnaires chrétiens ont répandu les vieux préjugés occidentaux. ... »

(Un parallèle est à faire. L'histoire se répète. À lire; de Amin Malouf: Léon l'Africain, p. 62... L'année de la chute (de Grenade), en 897 de l'Hégire (les musulmans sont définitivement chassés d'Espagne par Isabelle (... et du savon!) et Ferdinand d'Aragon Belle page d'Histoire que ce dernier soupire du Maure (Suspiro del Moro) " Pleure maintenant comme une femme un royaume que tu n'as pas su défendre comme un homme ! " )

Très intéressant, n'est-il pas!

Ex.: Réflexion historique
De Georges Minois: LES GRANDS PÉDAGOGUES de Socrates aux cyberprofs. L'Histoire nous en conte des belles! En page 15... (époque gréco-romaine)
« À partir de l'adolescence, un autre type de relation peut s'établir entre le maître et l'élève: la pédérastie. L'amour, spirituel et physique entre l'érate, le maître et l'éromène, l'élève, est non seulement admis mais considéré comme un facteur d'émulation par la plupart des philosophes. Il assure « une communauté beaucoup plus étroite », explique Platon, car le maître cherche à séduire en restant au sommet de son art, tandis que l'élève admire son amant en cherchant à l'imiter. Les dialogues « platoniques »,qui le sont si peu,témoignent de la fréquence de ce type de relations. Il a son équivalent chez les femmes,puisque l'oeuvre de Sapho de Lesbos, vers 600 av. J.-C. Montre que la ... »

Et ce foutu désir de connaître.