Un islamiste et son devoir religieux de tuer; un résultat.
Pourquoi?
Extrait de « Ma vie rebelle », Ayaan Hirsi Ali, Nil Editions, 2006, p. 461...
… « Quelques jours plus tard, j'avais rendez-vous avec la production d'une émission de télévision on' ne peut plus néerlandaise, Les Invités de l'été, à laquelle je devais participer à la fin du mois d'août. C'est une émission où les invités parlent d'eux pendant trois heures et sélectionnent des extraits d'autres programmes qui les ont marqués : vieilles sitcoms, événements sportifs historiques, documentaires ou émissions pour enfants. Les spectateurs prennentplaisir à se remémorer ces souvenirs inscrits dans la
mémoire collective, en même temps que la personne interviewée. N'ayant pas vécu assez longtemps aux Pays-Bas pour avoir ce genre de souvenirs, j'ai demandé à l'équipe de production si elle accepterait de diffuser à la place un court-métrage sur lequel je travaillais avec Theo Van Gogh. Il pourrait être prêt le 29 août, le jour de l'enregistrement de l'émission. Je leur ai décrit le film dans ses grandes lignes. Ils m'ont dit que ce serait inhabituel, mais ils ont
accepté. J'ai appelé Theo, et nous avons décidé de nous lancer.
Le film que nous avons fait ensemble, Submission, Part One, s'intéresse avant tout à la relation entre l'individu et Allah. L'islam se distingue du christianisme et du judaïsme par le fait que l'homme doit à Dieu une soumission totale : c'est une relation de maître à esclave. Le culte d'Allah implique l'obéissance absolue aux règles qu'Il a édictées et le renoncement absolu aux pensées et aux actes qu'Il a proscrits. Moderniser l'islam, l'adapter aux idéaux contemporains requerrait de remettre en question ces règles, mais l'islam est ainsi fait que tout désaccord avec Dieu est blasphème : on n'a pas le droit de se considérer comme Son égal.
Le Coran raconte l'histoire frappante de la façon dont Satan fut chassé du royaume des anges. Après la création d'Adam, Allah ordonna aux anges de s'incliner devant premier homme, mais Satan refusa d'obéir. Il tint tête à Allah : pourquoi lui, ange éminent, devrait-il s'humilier devant une créature de boue? Pour le punir, Allah l' expulsa du paradis, et depuis ce jour Satan essaye de détourner Adam et sa descendance du Droit Chemin. Tout homme qui doute du bien-fondé des lois d'Allah est la proie de Satan.
On raconte cette histoire à la plupart des petits musulmans. Enfant, elle m'obsédait. À présent, je me rendais compte que pour réussir à émanciper les musulmanes il fallait d'abord libérer l'esprit de l'ensemble des musulmans de cette obligation rigide et dogmatique d'obéissance. Le Coran décrit sans cesse Allah comme «L'Indulgent, Le Très Miséricordieux» et répète qu'Il nous a donné une volonté propre. Dans ce cas, me suis-je dit, pourquoi s'opposerait-II à un petit débat?
Quand j'ai commencé l'écriture du scénario, j'ai décidé d'utiliser la forme de la prière pour un dialogue avec Allah. J'ai imaginé une femme debout au milieu d'une pièce. À ses pieds, un tapis de prière. Dans chaque coin, quatre autres femmes illustrent les souffrances provoquées par le respect littéral de certains versets du Coran. La femme au centre de la pièce est voilée, mais son voile est transparent de façon à mettre Allah au défi de contempler ce qu'II a créé, le corps de la femme. Sur son torse nu est inscrite la première sourate du Coran, la Sura Fatiha, par lequel les musulmans doivent commencer chacune de leurs prières.
La femme garde la tête baissée et le regard fixé sur l'extrémité du tapis, où se pose d'habitude son front quand elle se prosterne pour exprimer sa soumission absolue. Mai après avoir récité la Sura Fatiha, elle relève la tête. Et, tandis que la caméra se déplace vers la femme qui se trouve dans le premier coin, elle s'adresse à Allah. Elle lui dit qu'elle s'est toujours efforcée de lui obéir, mais que, sur Ses ordres, on l'a blessée et brisée. Parce qu'elle est tombée amoureuse, on lui a infligé, en Son nom, cent coups de bâton. Elle termine, très simplement, par la phrase : « Je pourrais ne plus me soumettre. »
La femme garde la tête baissée et le regard fixé sur l'extrémité du tapis, où se pose d'habitude son front quand elle se prosterne pour exprimer sa soumission absolue. Mai après avoir récité la Sura Fatiha, elle relève la tête. Et, tandis que la caméra se déplace vers la femme qui se trouve dans le premier coin, elle s'adresse à Allah. Elle lui dit qu'elle s'est toujours efforcée de lui obéir, mais que, sur Ses ordres, on l'a blessée et brisée. Parce qu'elle est tombée amoureuse, on lui a infligé, en Son nom, cent coups de bâton. Elle termine, très simplement, par la phrase : « Je pourrais ne plus me soumettre. »
Dans le deuxième coin, il y a une femme que l'odeur de son mari dégoûte. On l'a forcée à l'épouser, et à présent elle doit se soumettre à lui sexuellement, car le Coran dit : « Quand vos femmes se sont purifiées, alors cohabitez avec elles suivant les prescriptions d'Allah. » Dans le troisième coin, une femme battue par son mari au moins une fois par semaine : « Celles dont vous craignez l'infidélité, admonestez-les, reléguez-les dans des lits à part, battez-les.» Dans le quatrième coin, enfin, une jeune fille qui vit cloîtrée dans sa propre maison. Violée par son oncle, enceinte, elle attend son châtiment pour avoir eu un rapport sexuel sans être mariée.
J'ai intitulé le film Submission, Part One parce que la soumission à l'islam cause beaucoup d'autres souffrances que je comptais évoquer plus tard. Je voyais ce film comme le premier d'une série qui remettrait en question la relation de maître à esclave entre Dieu et l'individu. Le message que je voulais faire passer, c'était que le Coran était l'œuvre de l 'homme, non de Dieu. À ce titre, nous devions nous sentir libres de l'interpréter et de l'adapter à l'époque moderne plutôt que de tenter, par de douloureuses contorsions, de vivre comme les premiers fidèles, dans un passé lointain et terrible.
Le film était facile à réaliser. Theo ne voulait pas s'embêter à constituer des dossiers de demande de subventions: on allait tourner un petit film de dix minutes, on verrait bien ce qu'il deviendrait. À la fin du mois de juillet 2004, j'avais terminé le scénario. Theo a loué un studio avec quelques accessoires et engagé une actrice et une maquilleuse. » ...
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Mohammed Bouyeri, 27 ans, l'assassin du cinéaste néerlandais Theo Van Gogh, a fait, jeudi 2 février 2006, un rappel que Mahomet « a prêché la violence ».
1 Commentaire:
Très intéressant sauf que l'approche face à l'islam est d'une innocente terrible. Suis-je le seul à ne pas s'étonner du meurtre de Theo?
Nous faisons face à des extrémistes qui perdent la tête au nom d'un Dieu inventé... et nous croyons, par la logique, faire comprendre le bon sens! C'est cela qui a aucun sens. Avec des fous, évitons de faire appel à la logique, à l'intelligence! Pour l'instant, nos société ne doivent pas tolérer les pratiques religieuses publiques, c'est tout.
Accent Grave
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