dimanche, juin 13, 2010

Tous les gens d'Église ne sont pas admirables

Ou ce long titre.
Le pape et le sexe. Encore! Va-t-on finir de ternir, par ricochet, la réputation des religieuses, des religieux qui construisaient le Québec et des ailleurs. La romaine religion pourrait-elle s'occuper à autres "activités" humaines?

Acquiescement, parallèle, accord, aval, cohérence, entente, solidarité, complicité, compatibilité, disposition, syntonie. Substantifs désignant mon état de lecteur du dernier texte d'Yves Boisvert.

(Justification secondaire: en reconnaissance au Frère Ernest Rocheleau s.c. dont j'ai bu l'influence sans étancher ma soif de 'la nature', valeur qu'il m'a transmise. Il acceptait la familiarité, le surnom Ti-Ness et je glissais souvent sur Ti-Nestimable! - - Au bas de la page, on apprend qui est ce personnage-enseignant.)
Avis. La couleur verte met en exergue les mots du chroniqueur Yves Boisvert.

En voici, en décousus, tels des bouts de fil blanc, bien voyants, sur la soutane noire.

Il faut peut-être commencer par une sorte de note introductive: ceci n'est pas le texte d'un anticlérical.

Assez vieux pour avoir connu plusieurs religieux, (...)

Des frères et des soeurs de mes parents ont été dans les ordres, comme on dit, et c'étaient à mes yeux des gens remarquables. Mes tantes qui sont des soeurs sont des femmes supérieurement intelligentes, polyglottes, cultivées qui ont consacré leur vie au soin des autres. (...)

On ne peut pas transposer dans notre monde individualiste et hédoniste des vies (entendre religieux, religieuses) tout entières tournées vers autrui.

J'ai connu les dernières générations de prêtres enseignants. Des clercs de Saint-Viateur, à l'école publique, «naturalistes» héritiers de Marie-Victorin, pionniers de l'écologie, amoureux fous de la nature (c'est ainsi qu'on nommait «l'environnement»), passionnés de science biologique.
(…) j'ai eu la chance d'avoir quelques jésuites, professeurs érudits et généreux.

Aucun de ces enseignants ne m'a tripoté, soit dit en passant.
(...)
Tous les gens d'Église admirables que j'ai pu connaître avaient ceci en commun. Ils pensaient incarner l'exemple du Christ dans ce qu'on appelle l'amour du prochain: don de soi, aide, enseignement, etc. Ils n'avaient pas d'intérêt particulier et connu pour la morale sexuelle de l'Église et je ne me souviens pas qu'ils aient perdu beaucoup de temps à tenter de nous l'injecter. (...)

Ça semble pourtant encore et toujours la grande obsession de la hiérarchie catholique, ces jours-ci.

Avant de reformuler hier ses excuses ratées du printemps pour les milliers de victimes des prêtres pédophiles, Benoît XVI s'est lancé jeudi dans une apologie du célibat des prêtres.

Il ne lui suffisait pas de dire que le célibat forcé n'est pas la cause des scandales de pédophilie - (...)

Non, le pape est allé jusqu'à dire que le célibat est «le meilleur antidote» contre le péché et «d'autres scandales causés par nos insuffisances de mortels».

(…) Mais en quoi le fait de n'être pas marié ou en couple éloigne-t-il le prêtre du péché et des déviances? Voilà qui est bien mystérieux (...)

Le pape va jusqu'à dire que s'il fallait que disparaisse le célibat des prêtres, ce sont les racines mêmes de la culture chrétienne qui s'évanouiraient. Le «fondement de la culture chrétienne» serait donc ce mariage entre le prêtre et Dieu, comme entre un homme et une femme. Ce «oui définitif».

Les protestants connaissent pourtant des prêtres mariés comme d'autres célibataires qui tous se réclament du christianisme.

Le célibat des prêtres n'est rien d'autre qu'un dogme catholique historiquement daté. On peut s'attendre à ce qu'un pape, et celui-là en particulier, défende les anciens dogmes. Mais en faire un fondement de la culture chrétienne révèle plutôt une sorte d'obsession sexuelle. Une obsession de contrôle de la sexualité, qui se manifeste à intervalles réguliers sous différentes formes chez le pape comme chez le cardinal Ouellet.

Moi qui croyais que le fondement de la culture chrétienne était la vie de Jésus, pas dans son célibat, mais dans une certaine idée de l'amour. (...)

J'observe seulement cette Église crispée dans sa morale sexuelle, qui s'y accroche désespérément comme un noyé à sa bouée.
(...)
«La plus grande persécution contre l'Église ne vient pas de ses ennemis de l'extérieur mais naît des péchés de l'Église», a dit le pape le mois dernier.
(...)

Pour parfaire une réflexion sur le sujet, on se rend à l'intégral de monsieur Boisvert.
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Frère Ernest Rocheleau (Fr. S.-C.) (1984) Prix Raymond-Gervais Enseignement des sciences
Né à Saint-Gabriel-de-Brandon, il grandit et fit ses études primaires à Montréal. Il entra en religion chez les Frères du Sacré-Coeur à Saint-Hyacinthe en 1926. Il se spécialisa dans les sciences naturelles à l’Université Laval et étudia la biologie marine à Sainte-Anne-de-la-Pocatière. L’Estrie, la Gaspésie, la région montréalaise, les îles de la Madeleine furent l’objet des minutieuses investigations du frère Rocheleau ('disciple' du frère Marie-Victorin é. c.) Plusieurs spécimens qu’il a recueillis sont conservés à l’Université de Montréal et à l’Université d’Ottawa. Une magnifique collection de plus de 1 200 plantes identifiées et montées ainsi qu’une collection d’animaux (*) ont été le point d’admiration dans bon nombre d’expositions. Huit fois boursier du gouvernement provincial, ce grand éducateur fut honoré a maintes reprises. Il a reçu plusieurs trophées, médailles et décorations, dont le titre de l’Ordre du Mérite du Canada en 1976. Le frère Rocheleau a été durant 47 années au service des jeunes québécois. Pendant 28 ans, il a oeuvré comme professeur de sciences naturelles puis d’écologie au collège Roussin de Pointe-aux-Trembles (et Comm.scol. Jérôme-Le-Royer). À son palmarès, il faut aussi noter qu’il a été le fondateur de plusieurs clubs 4-H et qu’il fut le directeur du Bout-en-train pour jeunes naturalistes. Le frère Ernest Rocheleau est décédé en août 1985.

(*) Partie de 'sa' collection d'animaux. Ci-gît ma jeunesse! Moniteur-fondateur du « camp Boute-en-Train » et pédagogue en formation, cette belle 'job' d'été m'était facilité avec ce que je sortais du zoo-inventaire de Ti-Nestimable.


1 Commentaire:

Anonyme a ?crit...

Célibataires, les prêtres éloignent le péché, car pour eux, le mal c'est la femme!

Les Églises sont des clubs fermés pour hommes avides de pouvoir, des hommes qui n'aiment pas les femmes.

Et pourquoi n'y aurait-il pas des gens extaordinaires parmi eux? Il y en a eu, il y en a. Comment s'en surprendre? S'ils n'étaient pas entrés dans les ordres, ils resteraient extraordinaires. Ce n'est pas un argument.

L'expression «consacrer sa vie à Dieu» me fait rire. Les gens d'Églises n'ont jamais à se soucier de leur survie (économique, sociale et sanitaire), jamais. Voilà un grand confort dont peu de gens peuvent jouir.

Accent Grave