jeudi, mai 10, 2007

Principes autour du cou?

Ostin d'beu! Que j'aimerais connaître le nègre qui a gambergé les idées, la stratégie, et qui a écrit ce texte! Quant à l'opportunisme de m'sieu Charest, il est récurrent chez ce politicien qui ne veut pas mourir.

J'avais écrit dans le billet « Je vire mon capot de bord » mon épuisement à voter PQ/BLOC et me résigner amèrement à appuyer un quelconque libéral tombé d'un aussi quelconque parachute « L'Assomptioniste ». Les choses de l'État étant ce qu'elles sont, « hic et nunc », ma fois, je commence à croire que les dirigeants libéraux écoutent, « hic et nunc », le bon peuple d'Hérouxville et d'extra muros. Leur opportunisme pourrait-il m'en rapprocher?

À ce dit billet, Florian produisait d'engageants commentaires. Il m'est revenu dans un texte plus privé « Post-mortem au PQ » (qui pourrait bien se ré-éditer sur le blogue) et être revu sous un triple éclairage:

-- de ce discours;
-- de ce Brutus péquiste qui n'a de cesse de jouer du kirpan sur ses chefs;
-- de l'évidente nécessité à ne pas identifier une gauche ou une droite politiques dans le mouvement indépendantiste.

JEAN CHAREST

Je vous fais relire ici un extrait du discours inaugural présenté à l'Assemblée nationale, du 9 mai après-midi, par le premier ministre du Québec.

Naître au Québec est une chance. Immigrer au Québec est un privilège. intégrer les immigrants est une responsabilité. C'est un geste réciproque.

Pour celui qui arrive, c'est prendre avec le Québec les valeurs québécoises: les libertés individuelles, l'égalité entre les femmes et les hommes, la séparation entre la religion et l'État.

De façon prioritaire, c'est aussi prendre avec le Québec cette langue qui est le coeur de notre liberté et de notre identité. Intégration égale aussi francisation.

Pour celui qui accueille, intégrer les immigrants, c'est s'ouvrir à la différence et reconnaître les compétences.

Je crois dans la diversité qui enrichit notre identité. Mais je dénonce le zèle religieux qui l'appauvrit.

Nos chartes ont toujours eu pour but de protéger les minorités contre les abus de la majorité. Elles n'ont jamais eu pour dessein de permettre l'inverse.

C'est donc dire qu'il y a une limite, une ligne qui doit être tracée.

La commission Bouchard/Taylor, chargée de faire le point sur les pratiques d'accommodements raisonnables, nous aidera à tracer cette ligne.

Mais nous pouvons déjà agir dans l'intervalle. Nous allons, par exemple, renforcer le message livré à chaque immigrant selon lequel nos valeurs fondamentales ne sont pas négociables.

Ce message, nous allons le rendre public, pour que tous les Québécois sachent ce qu'on attend de ceux qui sont invités à venir partager notre avenir.

Nous ferons cela tout en réaffirmant notre conviction selon laquelle le seul Québec possible est un Québec de la diversité.

Il n'y a pas plus beau cadeau que le Québec puisse recevoir que les espoirs de quelqu'un venu d'ailleurs. Le Québec n'est jamais aussi grand que lorsqu'il ouvre ses bras.

Certains croient qu'on grandit lorsqu'on lève le menton. Mais en agissant ainsi, on ne ne fait que s'empêcher de regarder l'autre. Moi, je pense qu'on grandit lorsqu'on tend la main. Ma position, c'est celle des rapprochements, des rapprochements indispensables.

C'est ça être libéral.

Cela nous rappelle que sur le plan des valeurs, les partis politiques dans cette Assemblée, ne sont pas interchangeables.

Il y a des principes et un idéal dans la tradition de notre formation politique.

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Cette conclusion se veut candidement trop récupératrice de l'obligation d'agir ainsi en tant que gouvernement minoritaire. Toutefois, suivant le bon mot d'un premier ministre britannique, Stanley Baldwin, m'sieu Charest pourrait ajouter «J'aime mieux être un opportuniste et flotter, que de couler à pic, mes principes autour du cou. »

Jacques

p.s. Sur ce joli bateau, identifiez-vous un péquiste...

1 Commentaire:

Florian Jutras a ?crit...

Bonsoir Jaques

Votre oyage en Espagne et au Portugal t'a-t-il guéri?
Il semble que non puisque tu lorgnes encore vers cette version hic et nunc de ce gouvernement minoritaire.

Ton â souverainiste serait-elle à vendre à qui offrirait plus et de meilleurs hic et nunc. Voilà une version bien fluviale (de chez-nous) du "carpe diem" qui a attiré longtemps les foudres des militants catholiques.

Il me semble donc ne pas te reconnaître dans ces options. Même si je t'accorde que tout est relatif et que nos engagements un jour les plus sérieux deviennent parfois les plus ridicules. j'ai du mal à te voir traiter la souveraineté comme une vulgaire marchandise de marché aux puces.

Merci pour le discours du trône de Jean Charest. Je n'en avais bu que quelques lampées à la sauvette et surtout des commentaires répétés à la mtraille comme des litanies.

Je suis aussi très heureux de te savoir heureux de ce bonheur estampillé Repentigny.

Si u as le goût d'écrire ou de publier ce que tu as écrit de l'Espagne, de l'Alambra et du Portugal, je te lirai avec avidité et suavité.

Bien que le "post mortem" que j'ai commis, soit déjà passé date et livré aux oubliettes par un autre "mortem", si tu veux le publier je ne t'en tiendrai pas rigueur.

J'ai aussi accouché de quelques réflexions sur la souveraineté de l'avenir (peut-être celle-là saura-t-elle t'intéresser un temps,) à toi de juger l'intérêt pour nos blogueurs vogueurs sur la mer des mots.

Te lire est toujours un plaisir, même quand tu dérapes!...

Florian