mercredi, octobre 03, 2007

À une amie, un peu de ma vie.

Bonjour Jeannine, ( ¤ )

Tu m'n' dis pas! La vie t'attendait encore dans le détour. Consolation, la vie t'aime et pense à toi! Le « compte-rendu » de mon ami, ton mari, est laconique et traduit l'empressement d'être à tes côtés et non en reportage amical du train-train quotidien.

Alors là, ça va mieux. Ouf! Oui, je Ouf! avec vous deux. Ça m'est drôle d'apprendre ces événements quand tout est terminé. C'est comme si j'avais passé ton temps douloureux loin de mon réel. Comme si j'avais passé une semaine dans les vastes plaines du Manitoba à me convaincre que je suis encore dans mon pays jusqu'à en oublier mon Montréal familier.

C'est presqu'un rêve. J'arrive d'une petite virée au centre du pays. Le sud du Manitoba. Contrairement à Stephane Venn (*) , le plus intéressant de ce voyage intérieur fut mes va-et-vient dans Winnipeg. J'y aurai séjourné 3 jours. L'espace m'a séduit, l'alignement des maisons, trottoirs, les mansions impressionnantes, les rues couvertes de grands arbres, les places publiques assises sur l'histoire de la traite des fourrures, de l'épopée Riel, de la vie des autochtones, des dirigeants politiques et commerciaux, des communautés hospitalières et enseignantes, des « gros curés » comme Mgr Provencher, Tachée. Ça m'a été un vrai fun. Les nuits, étant à détendre les fatigues touristiques, ne sont jamais assez longues!

J'ajoute que partout, Manitobaines et Manitobains ont la manière. Avenants, attentionnés, sobres, au sourire dégagé. Je n'ai jamais senti le moindre rejet de mon parler franglais. À deux reprises, on m'a abordé en français après avoir entendu quelques sons de ma part! Ce rapprochement vaut bien des discours fédéralistes!

J'allais là pour un bain de nature... Beau temps tout le temps, j'ai longé le sud des lacs Winnipeg, Manitoba, Dauphin, Winnipegosis, lunettes d'approche d'une main, le Guide Peterson dans l'autre, la caméra dans la musette voisinant une canette de bière d'agréable secours. « Il n'y a pas de mal à se faire du bien » est en évidence sur les armoiries de famille; alors je « fais ce que dois ». Faut savoir que ces lacs, encore très poissonneux, se couvraient d'un ciel noir d'oiseaux migrateurs jusqu'aux décennies 40, 50... Des grands noms du cinéma américain et du monde y venaient, à l'automne comme maintenant, poivrer au plomb, les canards de toute plume!

Deux jours de marche dans le parc fédéral Mont Riding justifié par la dernière glaciation moins sévère que tout autour. L'élévation de cette colline « unique » dans la morne plaine, était une île, jadis naguère, dans le lac Agassiz (**)

Oiseaux de passion ornithologique, orignaux, chevreuils, caribous, loups, etc. et les plus gros ours noirs 'au monde' se disputent le territoire. Les sentiers m'ont présenté deux 'relâchement' d'ours, et un de loup facilement identifiable par la présence de poils denses et concentrés des victimes... Vous aimez ce récit? Je continue.

Quelques amateurs de grands bois portent une clochette (***) à la ceinture de manière à signaler, à tintinnabuler leur présence à l'animal dangereux, l'ours, qui théoriquement devrait prendre la poudre d'escampette. Voilà que j'entends-ti pas le carillon de deux jeunes femmes en mal marathonien. Me croisant, je les arrête et leur dis, en franglais, que je venais, il y a à peine 15 minutes, d'observer un caca-d'ours dans lequel on pouvait y voir une jolie clochette, semblable à « >>> celle-là ». Hésitations, sourires et chuchotements.

La gang de 5, trois d'ici, deux de Banff, avait loué un chalet pour trois nuits au bord du beau lac Clear. La pleine lune arrosait tout ça d'une belle beauté bleutée; du temps d'amour!, je vous soupir... Le petit, tout petit village déserté des touristes porte le joli nom de Wasagaming. Ça se dit bien en vacances. Les feuilles, qui colorent moins qu'en Laurentie, avaient déjà laissées. L'air est toujours en incessant mouvement dans ces immensurables plaines. Les derniers travaux des récoltes se consacraient aux vastes champs de tournesol avec des machines inhumaines. Mes adieux se sont dit(s? help!) aux canards du Delta Marsh du lac Manitoba (station de recherche universitaire sur les petits pit-pit jusqu'aux cygnes siffleurs).

Comme je suis raisonnable et que je m'accommode du temps imparti, WestJet-low-cost m'a ramené dans mes êtres. L'action de grâce est prévue; je m'en vais dans le Bas de mon Fleuve. Irais-je revoir le rocher percé et barré? Je sais que je parts pour surement Matane, ne sachant l'aboutissement. T'en ferai-je écho?

Chère Jeannine, quand mon ami n'a pas de raison de se faire dramaturge et qu'une simple mise en scène du bon temps qui passe, l'occupe, soit assurée que ça me crée bonheur.

Voilà, tout ça de moi za Toi, joint à trois relations jugales, XXX.

Celle avec qui je, depuis plus de 36 ans (****), partage mes premiers cotons de rhubarbe printanière, mes tomates d'été, mon super-plein de feuilles d'automne, mes pas squish-squish sur la neige à -27°, contribue à ces dire d'ici-haut, avec l'empressement d'un « Hon! Cé ti dieu possible. 'A' mérite pas ça! Pôve Elle.».

Jacques duFleuve

Appendice. ;-)

Oui, mes tomates ont été d'un grand soutien. Il est rare de recevoir une telle récompense après des efforts te 'lunant' des ongles noirs, la saison durant. Alors, me dis-je, t'en offrir une... (Clique) Elle est superbe à ne pas y approcher une lame sanguinaire. Si tu la tapisses comme fond d'écran, tu verras, tant qu'elle y sera, la couleur de l'amour que je te porte. Cet aveu me faire rougir... d'un rouge qu'il me plait de partager!

911 911 911 911 911 911 911 911

( ¤ ) Les noms n'ont pas été changés de manière à conserver l'amitié de chacun.

(*) (Les nuits sont longues) (interprété par Pierre Lalonde, années 70)

(**) Le déversement dans l'Atlantique d'un gigantesque lac aurait provoqué le refroidissement du climat européen il y a 8200 ans. Le lac Agassiz (du nom de Louis Agassiz) aurait rompu sa barrière de glace, vestige de la dernière période glaciaire. Il se serait ensuite répandu dans l'Atlantique.

Cette importante masse d'eau froide aurait provoqué un refroidissement du climat européen pendant 200 ans. À son apogée, le Aggasiz s'étendait de l'ouest du Manitoba au Québec, vers le sud, jusqu'au Dakota du Nord et au Minnesota. Sa superficie d'environ 350 000 kilomètres carrés était plus de deux fois celle des Grands Lacs à la frontière américano-canadienne.

(***) Truc d’employée

« Avant de sauter sur les sentiers, attachez des clochettes à ours à vos chaussures, à vos guidons et au collier de votre chien. Non seulement éloignerez-vous les ours, mais les autres personnes sur le sentier seront moins surprises quand vous les dépassez. » Christel-Andrée Magasin de Winnipeg

(****) La photo de présentation du blogue, c'est Elle. Plage du parc Paul-Sauvé, été 1971.


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