dimanche, juin 21, 2009

1559 >> tempus fugit >>> 2009

Vous pensez au solstice d'été. Je vous amène ailleurs.

Il y a 450 an, un 21 juin comme aujourd'hui, le roi Henri II, fils de François Ier et de Claude de France (Catherine de Médicis) était blessé mortellement lors d'une célébration de fin de guerre.

Une époque où l'alchimie, l'astrologie, la cristalogie, la religion, la magie, la science, la numérologie, les arts divinatoires et encore, faisaient un tout savant qui représentait les vérités du temps. Quels rois ou reines ou papes n'avaient pas son devin préféré, créateur de nuits blanches?

Michel de Nostredame dit Nostradamus publiait en 1555 "Centuries", au style sibyllin, dont voici le quatrain I - 35. C'est le plus réputé des quatrains prophétiques.

"Le lyon jeune le vieux surmontera,

En champ bellique par singulier duelle,

Dans cage d'or les yeux lui crèvera,

Deux classes une puis mourir mort cruelle."

Selon certains, ce quatrain fait référence à la mort du roi Henri II. En effet, le 30 Juin 1559 (des historiens se chicanent sur cette date), des cérémonies célèbrent le traité de Cateau-Cambrésis, qui mettait fin aux guerres pour le contrôle de l'Italie entre Henri II roi de France et Philippe II d'Espagne. Le traité prévoyait également les mariages "politiques" de la sœur d'Henri II, Marguerite de Valois (la bien fameuse reine Margot!), avec le duc de Savoie et celui de sa fille aînée Élisabeth avec le roi d'Espagne, veuf depuis la mort de Marie Tudor.

Lors d'un tournoi de chevalerie organisé à cette occasion (21 juin 1959 - - de là mon rappel), le jeune comte Gabriel de Montgomery affrontera le roi. Au second assaut, les lances se brisent, et un éclat de celle de Montgomery soulève la visière d'Henri II et pénètre dans l'œil du roi qui meurt 10 jours plus tard, malgré les soins prodigués par Ambroise Paré (*) et André Vésale (**). L'émoi à la Cour fut considérable. Pourtant personne à l'époque ne fit le rapprochement avec le quatrain. L'épisode contribuera, beaucoup plus tard, à la longue renommée de Nostradamus.

Un examen minutieux fait apparaître que beaucoup des quatrains rédigés par le voyant de Provence sont en fait des commentaires politiques, et des critiques justifiables des activités de l'Eglise Catholique, occupée à l'époque à jeter les hérétiques au bûcher, là où l'Inquisition avait le pouvoir de le faire. (En lien avec mon prochain billet...)

Avec ses "Centuries", son œuvre dont la poésie puise à la source de Pétrarque, de Dante, de Boccaccio, s'inscrit dans une littérature eschatologico-astrologique (prévision de la fin des temps par l'astrologie, par des pratiques religieuses (ex. témoins de Jéhovah)) l'autorisant à se nommer prophète à une époque où les astrologues s'abritent derrière leur science (quelle science?***), face à une église en crise (l'ère du protestantisme).

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(*) Le chirurgien inventeur... Le premier à ligaturer des artères sur des blessés de guerre. « Je le pansay, Dieu le guarist ( en moyen français) >> Je le pansai et Dieu le guérit. »

(**) Ses travaux d'anatomiste mettront fins aux dogmes et galénismes qui bloquaient toute évolution scientifique depuis mille ans.

(***) C'est encore tristement ça de nos jours: « Étoiles et molécules » Éditions de l'homme. Elizabeth Teissier, grande prêtresse de l'astrologie européenne, se présente en longueur et 'interview' Henri Laborit. -- Ne perdez pas votre temps dans ce livre. J'ai bien failli tomber dans cette errance flâneuse.

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