dimanche, juillet 22, 2007

À Jean et à Jacques




Ex-plications d'EX


Je vois que ces deux lettres accolées EX se prêtent à beaucoup de jeux de mots.
Les esprits brillants, le matin et le soir, y butinent allègrement en modulant leurs arpèges. Il faut bien le reconnaître comme le Yin et le Yan, l’EX est une vue de l’esprit. La réalité est à la fois et en poursuites amoureuses EX et IN. Ainsi les EX et les IN peuvent se multiplier à l’infini. Jean, tu le soulignes avec brio, de combien d’états on peut être EX.
Et là Jean, tu peux récupérer Jacques. Fais-lui l’hospitalité de ton divan. Il souffre, le pôôvre d’une psychose d’EX. À te lire, l’EX ne fait pas retrousser le nez ni plisser les lèvres. Il n’est pas non plus synonyme d’échecs, de page-tournée-à-ne-plus-retourner. Il est tout simplement et mathématiquement ou physiquement ce qu’on n’est plus quand on n’est pas ce qu’on était, quand on est devenu… un autre IN en instance d’EX.
Alors, Jacques, dans son subconscient à la recherche de l’Ex-pression juste, sauve l’EX en le baptisant de VÉCU. C’est un ondoiement de mots en attendant son intronisation officielle dans l’Académie des EX. (L’EX-VECU n’est-il pas la caractéristique fondamentale de la race humaine, le neurone de l’humain, cette propriété de la conscience de se regarder comme EX avant de se lancer dans le pro-jet ou le jet de pro!!!, la condition sine qua non de l’évolution ?...)

Comme la mouche d’un certain coche, de Jacques, je reviens à Jean.

Il est vrai que l’on vit bien des EX au point que l’EX se renie lui-même en devenant un état.
Cependant, supposons qu’un moment, je réussisse à me dégager de la matière visqueuse et absurde qui englue mes instants d’IN et d’EX non définis et que je prenne une photo de notre vécu collectif, force m’est de reconnaître que dans les années 60 ou 70 il y a eu une coupure dans le temps de ce monde.

Avant, on vivait dans un monde IN. Le monde de l’essence, un monde bien poli comme une cellule éternelle, monde d’un tout-fait fixé où le politique et la morale étaient encapsulés dans des formes bouclées. On entrait en communauté ou dans le mariage pour l’éternité…. Puis tout-à-coup, le monde IN a basculé dans son autre moitié, le monde des EX.

Quand les IN étaient au pouvoir ils ont mis leurs chefs aux commandes, ont fondé leurs institutions, ont proclamé leur palmarès de valeurs morales et ont mis le cap de leur esquif sur l’éternité. Le changement de régime au profit des EX a généré ou dégénéré (ça dépend du point de vue) un bouleversement général : le politique, la morale, les canonisations, les buildings, les slogans,… alouette!... et on a mis cap sur l’instant.
Et nous, forcément, avec allégresse ou amertume, en y laissant des plumes ou en les renouvelant, nous avons été emportés par ce tsunami.

Après nos retrouvailles éparses de naufragés nous avons constaté que notre île à rescapés était verdoyante et produisait comme au paradis des fruits bons à savourer. Nous avons trouvé du plaisir à nous reconnaître, à apprendre ce que nous étions devenus et aussi à connaître les sentiers empruntés par chacun.

ULTRAVIOLET ne vise pas à reconstituer l’histoire de ce tsunami mais à révéler comme dans les bacs à photo d’autrefois, les suppléments d’âme, ces instants d’éternité, vécus à chaque soubresaut de cette aventure, qui nous on permis non seulement de passer au travers de la tourmente mais d’y survivre et d’en revivre.

La chronique proposée n’est pas une chronique d’EX spécialisés en fermeture de portes, mais une chronique ouverte à tous ceux qui, munis d’une torche à l’UV , ont le goût de fouiller leur VÉCU pour y débusquer les perles rares, ces fleurs d’humanité qui dilatent les pupilles et gonflent les poumons de fierté.
Si ces deux lettres E X vous scandalisent jetez les loin où vous savez, il vaut mieux entrer dans l’UV sans elles que de rester avec elles aux portes de l’UV.

Comme dans un certain blog qui avait au point de départ banni « nostalgie » je m’engage à bannir à tout jamais de ce blog ces deux lettres infernales et nauséabondes!

Il me tarde de vous lire estimés Jean et Jacques.

Florian

1 Commentaire:

Quidam duFleuve a ?crit...

Flo, tu as tout du diplomate en pleine maîtrise de son art, "la conciliation". Tu vas finir par me faire raconter des trucs. J'y trouverai l'énergie dans la jactance, celle qui était péché.