vendredi, juillet 20, 2007

Nos mémoires à l'UV

Projet de chronique pour ex…
_____________________________
Les ex de …
Ayant vécu la majeure partie de notre vie consciente entre 1920 et aujourd’hui nous sommes forcément des ex d’un milieu, d’un état de vie, d’un conditionnement que nous avons quittés, poussés ou attirés par la force du destin qui a marqué notre temps.

Dans la banalité de nos quotidiens, nous les ex (les fils d’André Coindre ex-frères du frère Polycarpe, disciples du bienheureux Lamennais ou de Saint Jean-Baptiste de Lasalle) et les épouses, ex aussi de fait ou d’alliance, avons vécu des tranches de vie peu banales :
Les conditionnements ruraux de notre société avant l’industrialisation
La petite école au temps du Département de l’Instruction publique
L’entrée en communauté au temps où l’Église et les Communautés religieuses dominaient la vie culturelle du Québec
La révolution tranquille et tous les bouleversements des institutions et des habitudes de vie qu’elle a engendrés.
La sécularisation massive de nos environnements et de nos orientations de vie
Un regroupement d’ex qui avec les souvenirs maintient depuis trente ans déjà entre nous des liens de chaleureuse amitié.

Un trésor dans le grenier
Nous sommes d’authentiques citoyens de deux mondes qui peuvent apparaître à plus d’un comme diamétralement opposés. Nous avons vécu à fond deux états de vie si différents qu’ils s’excluaient l’un et l’autre.
Nous avons navigué, tant à l’intérieur de la communauté qu’à l’extérieur, sur les eaux turbulentes des changements qui ont bouleversé nos institutions, nos valeurs, et nos idées les plus profondément ancrées dans des absolus incontournables.

L’histoire du Québec et celle de l’Église ont été écrites un peu sur notre peau, elles ont laissé leurs épitaphes à chacune des étapes de nos vies.

Ces riches témoins d’une fascinante histoire ont été relégués dans le grenier de nos souvenirs.

Bref, il y a dans notre groupe d’ex, lecteurs assidus ou collaborateurs occasionnels de la Mer-des-mots, des trésors d’expériences de vie, des témoins inédits de notre histoire du XXe siècle au Québec, des arômes d’émotions diverses qui ont fait la trame ondulante de nos vies. Ces trésors de vie nous les avons remisés au grenier de nos souvenirs.

Trésors à l’ultraviolet
Déjà notre temps de vie s’enfonce progressivement dans l’histoire. L’avant de la révolution tranquille est passé au rayon des antiquités et les baby-boomers se réservent déjà quelques paragraphes au grand livre de l’histoire. Les contenants de cette histoire récente prennent forme de plus en plus.

Mon confrère, Frère Jean-Claude Éthier a publié l’histoire des Frères du Sacré-Cœur au Canada, chaque municipalité ou chaque regroupement est aussi muni d’une monographie qui relate les hauts-faits de son vécu collectif.

Nous sommes des cellules de ces histoires. Comme les autres nous laisserons nos petits fossiles, témoins inertes de nos soifs de vivre et de nos cheminements dans les nuits des temps qui changent.
Ces histoires ont une âme. Elle survit dans nos souvenirs.

Un petit coup d’UV et ces cellules de vie endormies s’éveillent, vibrent d’émotions palpitantes, bourdonnent d’activités et irradient nos espaces et nos temps d’ondes qui n’en finissent plus de tisser la toile de nos devenirs collectifs.
Nos mémoires à l’UV, voilà bien le sujet de cette chronique.

Florian

À venir dans la prochaine parution de l’UV :
Comment chacun peut apporter son caillou à cette chronique et participer à son animation.
Merci à Jacques qui l’enrichit déjà de ses inédites illustrations.

3 Commentaires:

Jean Trudeau a ?crit...

Belle idée que cette chronique, Florian. Pour moi cependant, être un «ex-frère» n'est qu'une étape dans mon continuum vitae d'ex-étudiant, d'ex-prof, d'ex-conseiller, d'ex-pomiculteur, d'ex-éditeur et de combien d'autres «zex périphériques» (ex-père, ex-urbain, ex-voyageur, ex-accidenté, ex-bénéficiaire de..., ex-membre de...) Et plein d'autres zencore. En fait, je me sens comme un ex à perpétuité, ne pouvant pas dire perpétuel puisque je suis un ex-temporaire. Ex = pour moi expérience, évolution et continuité beaucoup plus que coupure, échec et rejet. Ainsi, l'ex-frère en moi persiste dans la fraternité aussi sincère que discrète (ultraviolette).

Quidam duFleuve a ?crit...

Belle mise au point, Jean. Je souhaite, j'ex-prime le désir que l'on commente "l'époque" avec une ex-pression de remplacement qui n'aurait aucun goût de regret, de rejet, d'amertume, de ravalement, de "moi-j'ai-tourné-la-page-et-ne-m'en-parlez-plus".

Quand le fumet d'une assiette nous fait plisser du nez, la première bouchée révélera peut-être un fort plaisir gustatif, mais elle sera prise du bout des lèvres.

Quand je sens l'ex, j'hésite à dévorer...

L'expression est à trouver. Pas facile. Et plus j'y pense, moins ça me semble aisé. Je n'aime définitivement pas ce préfixe "ex" pour un passé.

En attendant le mot heureux, faut tout de même pas, encore, tarder ce retour du vécu-écrit.

Frère-phare-Florian fonce encore.

Quidam duFleuve a ?crit...

« À venir dans la prochaine parution de l’UV :
Comment chacun peut apporter son caillou à cette chronique ... »

Cher Florian, ce sont tes mots de plus haut. Permets que je joue quelques mots itou sur mon instrument, le tuba, là où il y moins de risque(s) de fosses notes que sur ta claire et nette. Et un tuba, c'est gros comme les notes que ça hurle.

Jean-Guy « Roussin » m'en a fait jouer à la place d'un élève absent. Concert oblige!

Y bouge pas. Je reviens à « son caillou ».

Tu n'invites pas à la lapidation étant donné le nombre de membre(s) actif(s). Mais l'influence que tu transcendes pourrait engraisser ce blogue avec une bonne dose de 30-30-30 soluble dans l'eau de mer. Toutefois, et encore là, je voudrais autre mot que caillou. Genou sur terre, je te suggère film radiographique, film photographique ou bedon radiographie comme tout le monde sait, l'a appris pulmonairement dans les roulottes mobiles du temps de l'institut Bruchésie.

Je divague? Hé! Je suis sur mer...

Tu annonces ton prochain sujet. Si jamais je répondais en ex-posant ma radiographie, je ferais un continuum avec ce que mes parents ont formé: 23 + 23 chromosomes chanceux + valeurs + environnement + frères et soeurs et société environnante + Canada + LIBERETÉ DE PENSER, D'AGIR, DE CHOISIR... Etc. Tu as déjà pigé.

Je suis entré au juvénat parce que Fr. Adrien m'a dit qu'il y avait beaucoup de sports, comme aujourd'hui, on tient des élèves à l'école avec des concentrations Soccer, Football, Picolo ou Expression corporelle... Ti-Claude ne m'a pas menti. Esti que j'ai « sporté ». Une fois le tour du chapeau oublié, mes parents religieux, le sévère curé Gagnon, l'abbé Locat recevant ma première faute de masturbation, la généreuse instruction reçue de Compétents inoubliables, je me suis simplement dis, je pense, donc je suis. Je suis pas tout à fait de là... Et je suis parti.

Je suis parti avec 46 chomos, un sac d'influences et un appétit qui dévore encore.

Dans ma besace, tu ne trouveras pas de caillou. Mes parents, mes Compétents ne m'ont pas laissé un caractère calcaire... Du caillou, je n'ai finalement que la rime. Je pense être un homme doux. Questionne Lucie, le 26... On se voit toujours dans ta cours?