lundi, août 11, 2008

J'arrive du cinéma Star Cité, Montréal.

Tout à fait bien ressenti. J'ai les 'nerfs' à vif; sentiment d'épuisement; comme écrasé. Un honneur du vide mental dont j'ai profité. Durant plus de trois heures, incluant la conversation avec des gens de la salle, après la projection, « La graine et le mulet » m'a sorti de mon nombrilisme estival-pluvial-fluvial.

Un suspens de haut niveau. Inclassable. Aux antipodes des séries noires. Rien, mais rien d'hollywoodien. Une caméra collée aux visages. Visages paysages plein écran. Plans mimesques. Traduction de sentiments, d'états d'âme, d'éclats de présence; révélation du vrai ou rappel du cinéma vérité.

Pas un coup de feu. Pas une poursuite en auto. Pas un coup de poing. Aucun pétard. Des voix à vous déchirer le tympan. Des monologues d'une intensité à vous questionner sur la médaille d'or d'Yvon Deschamps. Du cinéma, sous tension, réinventé. Le spectateur est tenu en lévitation.

Il m'est arrivé, pulsivement, le désir d'aller à l'écran, de vouloir aider... Ridicule?

Les acteurs? Du vrai vrai monde. Illusion parfaite. On les écoute. On a le fixe. On veux goûter à ce qu'ils mangent ( La graine? Les petites graines dans le couscous. Le mulet? Le poisson méditerranéen dans la recette du couscous au poisson... Tellement bon à l'écran!). On touche à leur humanité. Des talents à faire école.

L'histoire? Bien petite et tellement grande de réalisme. Je vous la raconte.

Il était une fois, des algériens, voulant survivre, qui piétinèrent leur instinct d'appartenance, migrèrent dans le sud de la France, au point d'en acquérir la nationalité. Vous allez voir le film? Vous entrerez chez eux. Vous voudrez de leur chaleur.

Observations sociales de Français coupe-coupe, d'immigrés chargés d'amour et de haine.

L'entonnoir humaine. L'entraide. La survie. Du darwinisme pur et dur.

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