jeudi, avril 23, 2009

Quand l'âge fait parler de soi.

Je ne sais pas si vous êtes comme moi. J'ai migré suffisamment dans le temps pour avoir des souvenirs que j'enjolive à mesure que je me raconte. Such is life. On devient facilement le héros de ses souvenances, n'est-il pas!

J'aurai l'occasion, ces jours-ci, d'accompagner une brillante ornithologue en visite chez les petits oiseaux de par ici. Mon « par ici », c'est ma région de Lanaudière. Depuis la fin des années cinquante que je distingue sans trop de mal entre un moineau et une dinde pour Noël. Mon intérêt a été sur-multiplié à la rencontre de Michel Guay et Jean-Claude Leduc. Ces deux gars m'ont appris à écouter les pit-pit et les coin-coin. Particulièrement, Michel collectionnait les oeufs comme d'autres amassent des minéraux précieux. Nous rédigions de nombreux rapports d'observation que nous acheminions à Raymond Cayouette, (aujourd’hui âgé de 93 ans) du Jardin zoologique de Québec. J'ai perdu de vue ces motivateurs mais pas le motif.

Comme le village de Chertsey, la petite ville de Rawdon, l'industrieuse Joliette, leurs alentours sont des endroits qui m'habitent de façon récurrente depuis toujours, j'y ai déniché de bons sites d'observation que je visite encore à l'occasion. Migration printanière oblige.

Je ne sais pas si vous êtes comme moi

Mais chaque fois ça me met en joie

D'écouter les pit-pit et les coin-coin

Ce vieil air du printemps américain

Afin de proposer un choix à l'oiseleuse attendue, j'ai sorti d'une pile de livres endormis, un guide approprié. « À la découverte des oiseaux de Lanaudière – Les meilleurs sites d'observation » fruit de Marcel Harnois et de Claude Ducharme de la Société d'ornithologie de Lanaudière.

Lorsque je me procure une publication, j'ai la manie d'y écrire, sur les toutes premières feuilles, un mot rapide relatant mon émotion présente, ma justification d'achat. Voici que je me raconte, que je me relis:

« 15/08/2007 – Pour mon anniversaire. – Lanaudière m'est chez-moi. Comme les oiseaux, je la quitte et j'y reviens. L'envol est toujours un point culminant d'un désir. »

Les couleurs de l'aile d'un oiseau, la plume qui s'encre aux souvenirs irisent mon temps et ce nouveau printemps. Chaque fois, ça me met en joie.

(Si d'aventure vous aimiez les oiseaux du Pérou, ce site a de quoi vous foutre une bonne tourista aviaire.)

.................. (Emblème aviaire péruvien >> )

2 Commentaires:

Florian Jutras a ?crit...

Cher Jacques
J'aime bien les oiseaux et leurs chants mais encore davantage la mélodie poétique des mots qu'ils engrènent sous la plume de qui sait les écouter et les admirer. C'est un CHARME fatal et sur le bord du fleuve qui borde Lanaudière ce doit être divin.
Florian

Jacques duFleuve-aux-outardes a ?crit...

Renard flatteur, n'attends de moi aucun fromage. Toutefois, sachant que mes anodins croassements produisent quelque écho dans ta canopée, me rend fort aise. Soit! Mes ramages sortis de mon plumage vivront aux dépens de ceux qui ont l'amabilité de me lire..