mercredi, janvier 23, 2008

J'accuse. L'école est une voleuse.

Quand vous entretenez l'idée que l'apprentissage de la langue maternelle, son usage au quotidien, est l'instrument privilégié pour « penser » et conséquemment structure votre commerce avec autrui, référence votre place dans votre environnement et lie vos origines à ce que vous êtes, nous partageons le même point de vue.


Si durant des décennies, vous aviez tenté, en priorité, d'instruire, de transmettre des connaissances planifiant le développement d'intelligences et que durant ces efforts vous deviez lutter contre un courant arrogant, insolent, suffisant dit de polyvalence, vous auriez, tout comme moi, comparé votre trait de craie au tableau à un coup d'épée dans l'eau.

Mes blessures professionnelles me préparent a entendre que le Deutéronome, Le Cid et le Rapport Parent ont été écrits par le même groupe de travail, il y a un peu plus de trente ans et que les manuscrits originaux sont conservés à la Biblio-Nationnale. Avec le temps, je me suis drapé de couenne!

Le bulletin chiffré, ou lettré, ou nuancé et plein d'émotion prenant l'allure d'une chronique dans la revue « stars-pop » 7-Jours, m'importe comme l'horaire des marées de la Mare Tranquillitatis. Un tout autre jugement me rejoint, et aux tripes. C'est de constater, dans le quotidien, que l'école a triché au point de laisser des Québécois partir vivre leur vie avec la « capacité embryonnaire de cerner une idée ».

Voyez moult exemples. Vous allez rire! L'absurde d'une « P'tite Vie ». Et puis, peut-être, vous dire que le bulletin de notre système scolaire se lit dans les annonces classées...

Le budget provincial consacré à la scolarisation est éléphantesque. Le temps d'école de la belle-curieuse enfance et de l'exubérante adolescence est tout aussi hippopotamesque. Pourquoi faire tant de choses distrayantes sur le temps d'instruire? Choses dont le temps de religion. Un « cours de religion » est quant à moi, une distraction... Distraire: Éloigner l'esprit de ce qui le fatigue.

Le temps d'école ne devrait-il pas apprendre à penser?

4 Commentaires:

Florian Jutras a ?crit...

Cher Fleuve

Je pars me distraire auorès de Picasso exposé en notre capitale.
Comme toujours, ton billet, cette fois saisi au hasard, m'interpelle. J'en admire la facture, expressions massues,la volatilité des images, la concision d'une pensée qui a mûri, le vrai modèle de qui a appris à penser.
Le coeur et la pensée, le jeu et la tâche, la solitude et l'altruisme, la réflexion et les civilités, au fond de la question, qu'est-ce qui rend heureux, capable de carper le diem à pleines bouchées, qu'est-ce qui agrandit ses poumons d'émerveillement, qu'est-ce qui fait pétiller la rythmie cardiaque, et aussi qu'est-ce qui purge des scories ou des effets de serre??? je ne saurais confier ce rôle à la seule tête même bien faicte pour fonctionner en rythmie logique et incontournable.
Y a-t-il un milieu entre les généreuses envolées et les froides et rigoureuses applications monacales? Milieu toujours à retrouver suite aux faciles embonpoints de l'une ou de l'autre. Après tout pourquoi le milieu? Le perdre pied est si fascinant. L'individu humain et j'imagine les sociétés butinent à l'une ou à l'autre cherchant un état d' ivresse ou d'orgasme ou d'extase qui ne peut naître au milieu. Voilà pourquoi Jésus est né dans une crèche et pourquoi il y a dans la pensée au dans les fantasmes des sports extrêmes, v. g. l'enfer et ou la sainteté.
Excuse-la. Je pars.

Florian

Anonyme a ?crit...

Bonjour Florian.

Le Picasso de Québec est décevant. Tu sauras me le confirmer.

Nous aussi, on part. Pour un berceau de notre civilisation... Syrie et Jordanie. Je vais m'akmoder... sur le chemin de Damas!
Tu sais avec quel autre couple nous risquons le choc de nos valeurs judéo-canadiennes... Oui, c'est bien ces gens là!

Anonyme a ?crit...

La pensée est critique ou n'est pas. Penser, c'est douter, chercher, trouver et re-douter... Le cours de religion (peu importe laquelle) devrait être un lieu d'apprentissage du doute en contrepoids des instruisants dogmes de la grammaire, des mathématiques, des sciences et des pseudo-sciences dites humaines. La pensée critique devrait aussi pouvoir s'exprimer dans les arts, les lettres et la musique...

Oui, l'école devrait apprendre à penser; pas seulement à 'gober'.

Sur ce, bon voyage dans le temps!

Anonyme a ?crit...

De nature-nature plus empirique qu'intello, j'observe ce qu'il y a de plus beau, de plus vrai, de bien réel et avec ça, j'entretiens des valeurs. Ainsi, par exemple, la maman-merle, au nid, vient inlassablement gaver ses oisillons, de tout ce qu'elle choisit pour eux, dans mon jardin. Ces avides petits ne sont pleins qu'à la tombée du jour. « Heureux repus, tous s'endorment », la maman-merle les écrasant bien au fond, chaleur pouponnière garantie pour la nuit.

Un de ces 4 matins, le nid débordera... L'apport de la nourriture par maman-merle sera de moins en moins satisfaisante. Les petits mal plumés commenceront leur premières courses à relais « pour faire comme » la mère-modèle à la recherche de beaux gros lombrics et petits en-cas.

La liberté s'acquière à ce prix. La liberté s'acquière au prix d'un généreux don d'un plus ancien. Je n'ai jamais observé d'anciens, de mentors considérés l'intelligence d'un enfant comme le foie d'une oie. J'ai personnellement profité de l'instruction d'autruis, dans un cadre de scolarisation, jusqu'à l'âge de 42 ans. Je n'ai jamais eu la « sensation » d'être en gavage pour, en final, développer une cyrose du cerveau.

Les « marlots » n'ont pas choisis leurs parents ni les « nourritures terrestres » de leur départ. Pourtant, je garde espoir... Le printemps me prouvera encore, au retour de mes « charmants voisins », tout dansant sur la pointe des pattes, que mon jardin entretient la liberté pour qui est un oiseau instruit, éduqué, bienvenu dans un milieu élu.

Mon philosophe, mon pédagogue, mon « étant » élûmes domicile en bord de fleuve, il y a 28 printemps. Nous ne comptons plus le nombre de fois que nous avons pu observer le début de la vie tout juste transmise. Tout ce petit monde à succès n'a jamais parlé de « réforme ».