mercredi, mai 14, 2008

Comment faire porter l'odieu par les enseignants?

Imaginez une belle pyramide sociale en forme de partie de ping-pong.

Ministère de l'Éducation nationale >> Président et commissaires d'école >> Directeur général de la CS >> les Directeurs de services >> les Directeurs d'école et leurs adjoints >> le staff enseignant, les psy, les ortho, le personnel événementiel... à pousser sur le "s'éduquant"!

Performance et diminution du décrochage scolaire deviendraient, sous peu, une ligne de force administrative pour les Commissions scolaires. Quelle rafraîchissante innovation! -- Sans résultat, le Ministère brandit la tutelle... Quels seront les critères définis pour porter un jugement? Pas un mot sur ce, dans les avancés de la Ministre.


L'imputabilité reviendra, AVEC CERTITUDE, à celle ou à celui qui écrira, même plus, inscrira, sur le bulletin, en final, les attentes d'en Haut, les échecs d'en Bas de la pyramide... -- L'ENSEIGNANT(E), le, la syndiqué(e), seront LA CAUSE de la non-performance des Commissions scolaires, du dépassement des budgets, de l'enfant devenu incapable, entre leurs mains, de devenir un astro-physicien... Pourtant, IL, ELLE promettaient tellement à sa naissance disent les géniteurs...

Si une Commission scolaire parvenait à satisfaire le Ministère, il est à prévoir que le « pète-bretelles » qui s'en suivrait ne fera rougir aucune poitrine d'enseignants. C'est une loi pyramidale.


Ce geste ministériel sent l'électoralisme. Au Conseil présidé par l'Honorable Jean Charest, le mot d'ordre a été donné: chaque Ministre a le devoir urgent de toucher, rejoindre, se faire voir par le plus d'électeurs possible. -- L'actualité ramène les Dupuis, Fournier, Normandeau, Jérôme-Forget, Bachand... Et je n'ai pas tout lu!


La Ministre Courchesne en arrive à réécrire le "principe de Peter". Du moins, avec ce qu'on sait. À lire avec tristesse...

Mme Courchesne est une dame de bonne volonté. Qu'avons-nous besoin de plus comme Ministre de l'Éducation nationale?

Qu'est-ce que « performer » pour une CS? Pour un hôpital? Pour un Conseil des Ministres? -- Le décrochage scolaire tendrait à nous apporter la preuve, partielle j'en conviens, que l'école n'est pas faite pour tou'l'monde? Pourquoi notre société définit-elle le bonheur d'un mieux vivre 'utilitaire' par/avec un Secondaire V réussi, un CEGEP, un BAC...

Un simple exemple.
Ces derniers jours, je les ai passés sur un chantier de rénovation avec deux briqueteurs de métier et un manoeuvre. Aucun n'a fini l'école secondaire; sont bilingues fonctionnels, pères de famille, maison, auto, rêves. Le métier appris en six mois en étant « manoeuvre »(*)... Quand la construction va, comme actuellement, tout va bien pour eux. -- On m'a dit, et je prends le risque de le répéter, que pour devenir briqueteur sanctionné, l'élève sera à l'école durant trois ans de formation...

Ma Dame La Ministre, toutes mes félicitations pour votre nomination ministérielle. Par contre, votre dernier coup de dé me semble voué à la non-performance. L'échec vous guette. En suivrait peut-être un décrochage ministériel. Monsieur Charest jugera.



(*) Apprenti, compagnon et maître, méthode d'apprentissage depuis le Moyen Age.



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