mardi, mars 06, 2007

Plat comme planche.

Un mot sur la campagne électorale. -- Je m'ennuie beaucoup. Alors je me réfugie dans de vieux stimuli. Rapidement, la nostalgie d'entendre le tribun Pierre Bourgeault me revient à la manière des neiges d'antan comme tombées ce vendredi, le 9 février. Ce qu'il en est revenu des giboulées de souvenirs, des « tiens, t'en rappelles-tu, quand...? ». Non, je n'étais pas toujours en accord avec le gars du RIN, mais je l'écoutais toujours avec un plaisir gratifiant. Même que je me suis déjà abonné au Journal-de-Montréal pour ne pas rater sa chronique. "Front d'beûeu" et front réfléchi, inventif, sagace dans l'observation de sa société. Front sans dieu à se « payer » une cérémonie d'adieux à la basilique Notre-Dame. De la couleur jusqu'à la fin. Je ne m'ennuyais pas non plus dans les meilleures années de « Réné ».

Puis, vint le temps des aquarelles pastelles, des bons gestionnaires, de la transformation des gens de pouvoir ambitionnant de devenir les meilleurs fonctionnaires de l'État québécois... Le Ministre promettait un rendement supérieur à son sous-ministre! Nous en sommes à l'ere des « faiseux »: l'image, la sienne tout en laissant son fusain barioler celle du vis-à-vis jusqu'à faire oublier le pourquoi d'être là.

La campagne actuelle m'est une planche à légumes où on se découpe en petits morceaux personnels utilisant des « problèmes » bien secondaires pour tenter de densifier la tiède soupe.

-- Lui, il a les cheveux plats et raides; moi j'ai les cheveux bouclés: votez pour moi.
--Je vais interdire la vente de tout foulard, mais on pourra user les vieux et je conserverai le crucifix historique.
--J'ai recruté les plus belles figures de proue de notre Québec et il n'en reste plus pour les autres.
--J'abolirai les commissions scolaires et créerai des conseils d'environnement au décrochage.

Je conjugue je m'ennuie que je vous dis.

André, Jean, Mario, Picotinne, lisez-vous ce qu'on vous écrit? Claude Picher (La Presse / 3-3-07) (*) vous a fournit matière à devenir des hommes politiques, des vrais.

Le Québec affiche le taux de croissance économique de plus bas du Canada depuis dix ans. Si la comparaison englobe les U-S, notre beau Québec chauvin ne devance que deux États: Mississipi et Virginie-Occidentale.

Le Québec intéresse de moins en moins l'investissement qui est en chute libre. La dégringolade s'illustre par un « famélique 19 milliards » sur 102 milliards pour le Canada.

Le Québec n'est pas un bon marché d'emploi. Le secteur manufacturier perd 25 000 emplois par année depuis quatre ans. Chaque perte d'emploi est un drame personnel, voir FAMILIAL. Juste là, 100 000 drames, André, Jean, Mario, Picotinne. 100 000 désabusés de vos vides discours et sans projet de société. Le taux de chômage québécois est de 7,7%, demeure nettement supérieur à la moyenne canadienne de 6,2 qu'il contribue à faire grimper!

Le Québec est dans le rouge depuis deux ans dans ses échanges internationaux. Juste avec les États-Unis, dans les années 90, les exportations québécoises comptaient pour 19%. Elles sont maintenant de 16,5%.

Le Québec chante encore ce refrain connu: ses contribuables sont les plus taxés du Canada, et de loin... En Ontario, un contribuable/45 000$ garde dans sa poche 92$ de plus par semaine; un contribuable/60 000$ garde dans sa poche 125$ de plus par semaine. C'est 500$ de plus pour la fin du mois!!!

Le Québec performe dans sa valeur des permis de construction: 5% de plus que l'année précédente. Au Canada, c'est le double, 9,9%. Par rapport à sa population, le Québec est bien en deçà des attentes, tant dans la construction commerciale que résidentielle.

Le Québec équilibre ses finances par des contorsions comptables et mécontente le Vérificateur général de façon récurrente. La dette est de 125 000 000 000$ pour une population de 5 800 000 de contribuables dont 41% ne paient pas d'impôts.

Le Québec roule sur des routes défoncées, son système de santé est au bord de l'anarchie, les universités crient famine et 8 000 000 000$/an paient les intérêts de la dette.

Le Québec connaît l'érosion de son poids économique.

Pendant ce temps là, André, Jean, Mario et Picotinne ne cherchent pas à se connecter à la réalité de ce qu'un d'eux aura à administrer, à gérer.

La campagne actuelle m'est une planche à légumes où on se découpe en petits morceaux personnels et j'aurai à choisir pour exprimer mon droit de vote.

Le Québec, privilégié mondialement par le moins mauvais des systèmes politiques, connaîtra un fort moment de
D É M O C R A T I E, le 26 mars.

Si d'ici là, un candidat allait chercher un peu, juste un peu de Ralph Klein, de Michael Harris... (vert espérance!)

(*) Lecteur, j'ai cisaillé, à mes fins, l'article de Claude Picher.

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