Le Québec nation

Au terme de sa première année au pouvoir, Stephen Harper rappelait hier que grâce à lui « les Québécois et les Québécoises forment une nation au sein d'un Canada uni ».

Le Québec, une nation?
Mais « de quoi parle-t-on » ici, Jacques?

Bien sûr que nous sommes une 'nation'. Et nous l'étions bien avant que le chef conservateur le reconnaisse. Nous avons une Assemblée nationale et une Capitale nationale, non? Et déjà en 2003, les membres de cette Assemblée nationale ne réaffirmaient-ils pas à l'unanimité « que le peuple québécois forme une nation »?

Nous l'étions même bien avant que René Lévesque ne nous convie en 1980 à lui confier par référendum le mandat de négocier en vue « d'en arriver, avec le reste du Canada, à une nouvelle entente fondée sur le principe de l'égalité des peuples; cette entente permettrait au Québec d'acquérir le pouvoir exclusif de faire ses lois, de percevoir ses impôts et d'établir ses relations extérieures, ce qui est la souveraineté et, en même temps, de maintenir avec le Canada une association économique comportant l'utilisation de la même monnaie ».

Nous l'étions d'ailleurs déjà au temps de Duplessis, chef de l'Union nationale...

Le Trésor de la langue française apporte la précision suivante :

Il convient de distinguer en ce sens nation et état. Nation implique une idée de spontanéité, de communauté d'origine. État implique une idée d'organisation politique et administrative. Une nation peut être partagée, appartenir à plusieurs états, un état peut comprendre plusieurs nations.

Heureusement, la globalisation est en train de simplifier tout ça... Il n'y aura bientôt qu'un seul État mondial comprenant deux nations : celle des riches et celle des pauvres.