samedi, janvier 27, 2007

Trop drôle pour que ce ne soit pas sérieux!

ACCOMMODEMENT RAISONNABLE

Il est interdit de lapider les femmes !

Katia Gagnon La Presse 27 janvier 2007 -- (Et la nuit nous a donné du -26° C sur le bord du Saint-Laurent)


Une petite municipalité de la Mauricie a décidé de prendre le taureau par les cornes en matière d’accommodement raisonnable. Que les immigrés qui voudraient s’installer à Hérouxville, 1300 âmes, se le tiennent pour dit : il est désormais formellement interdit de lapider les femmes, de les exciser et de se promener à visage couvert dans les rues du village.

André Drouin, conseiller municipal à Hérouxville, a été estomaqué cet automne d’être plongé dans le débat sur l’accommodement raisonnable. «J’entendais parler d’affaires que je n’aurais jamais imaginées. C’était pire que je pensais», raconte-t-il.

Il est donc passé à l’action et a réalisé, lui-même, un sondage auprès de 196 habitants d’Hérouxville, une petite localité située près de Grand-Mère.

«Croyez-vous que les hommes et les femmes ont la même valeur ?» Réponse de ses concitoyens : 193 oui, un indécis et… deux non. «Accepteriez-vous que l’on vous empêche de faire un arbre de Noël ?» La réponse est unanime : un gros non. «Accepteriez-vous qu’il devienne illégal de boire de l’alcool ?» Un autre gros non. «Croyez-vous qu’un infirmier peut soigner une femme ?» Cent quatre-vingt-quatorze oui.

Et finalement, la question à 100 000 dollars : «Vous définissez-vous comme une personne raciste ?» Réponse : 196 non.

Les « normes » officielles

Muni de ces données, le conseiller Drouin a rédigé un document, signé par les sept élus municipaux, qui a été adopté jeudi soir au conseil municipal : les «normes» officielles de la municipalité d’Hérouxville. Elles se lisent ainsi : «Nous considérons que les hommes et les femmes ont la même valeur. À cet effet, une femme peut, entre autres : conduire une voiture, voter librement, signer des chèques, danser, décider par elle-même.»

En conséquence, poursuit-on, «nous considérons comme hors norme le fait de tuer les femmes par lapidation sur la place publique ou en les faisant brûler vives, les brûler avec de l’acide, les exciser».

«Il est aussi à propos de se montrer à visage découvert, en tout temps, dans les lieux publics, pour faciliter l’identification. La seule exemption possible à cette règle se produit à l’Halloween.»

Traduction libre d’André Drouin : «Quand tu vas venir faire l’épicerie au village, on veut te voir le visage.»

De même, les «normes» d’Hérouxville stipulent aux éventuels immigrés que les Québécois ont l’habitude de faire des sapins de Noël, qu’ils se font soigner indifféremment par des hommes ou des femmes dans les services de santé, que les viandes de porc et de bœuf se côtoient sur l’étal du boucher et que les garçons et les filles se baignent ensemble dans la même piscine.

«Ne soyez pas surpris : pour nous, c’est normal», y précise-t-on obligeamment. «Vous saurez apprécier ce nouveau mode de vie.»

«Informer» les immigrés

Pour André Drouin, rien de plus normal, dans le contexte actuel, que d’informer les immigrés des us et coutumes des Québécois. «Il faut s’assurer que les gens qui viennent ici veulent vivre comme nous. Les musulmans qui voulaient imposer la charia, s’ils avaient su qu’ici on ne lapide pas des femmes, ils ne seraient peut-être pas venus.»

Jusqu’à maintenant, aucun immigré ne s’est installé dans le petit village d’Hérouxville. Pourquoi, donc, avoir adopté ces normes ? «Il n’y en a pas encore, mais regardez ce qui s’en vient», répond André Drouin, soulignant que le ministère de l’Immigration du Québec encourage les immigrés à s’installer hors des grandes villes.

Et pour être sûrs que le message soit bien compris, les conseillers municipaux d’Hérouxville ont fait parvenir leurs normes fraîchement adoptées à une foule d’élus, dont la ministre de l’Immigration du Québec, Lise Thériault, et à Diane Finley, qui occupe les mêmes fonctions à Ottawa. «On veut frapper», résume M. Drouin.

«Nous vous prions donc de bien vouloir, à l’intérieur de votre ministère, diriger cette information vers les responsables de l’application du processus de recrutement des immigrants», ont écrit les membres du conseil municipal. «Nous proposons de plus, si vous le jugiez nécessaire, d’incorporer l’information que nous vous soumettons à votre processus d’acceptation des immigrants.»

Les élus d’Hérouxville craignent-ils de se faire taxer de racisme ? Pas du tout, répond André Drouin. «On n’est pas racistes, on explique notre culture.» Prière, donc, de ne pas lapider qui que ce soit dans les rues d’Hérouxville. (entre Grand-Mère et Saint-Tite, rte 55)

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