Religion à deux vitesses
Quel bla bla! Je parle pour moi! Que de coups d'épée dans l'eau. Il suffit de l'illusion que les épées sont des rames et qu'on avance ainsi son esquif sur la Mer des Mots pour continuier l'exercice. Religion à deux vitesses et même quatre puisque chacune a son reculon souvent utilisé lorsque les situations sont corsées, voilà ce que me font découvrir et mes coups de rame et, Jacques, tes incisifs commentaires. Conséquement le péché aussi a ses deux vitesses et le paradis aussi....
La grand-vitesse
La grand-vitesse c'est pour les autoroutes, les voies bien nettoyées, les scories et la neige enlevées, sans nids de poule.... Elle est réservée aux spécialistes (théologiens, droit-canonistes ...) et aux costumés en blanc, rouge, violet ou noir.
Le péché y est propre, auréolé de la sainte croix, personnalisé dans les confesionnaux, couvert de la lénifiante bénédiction dispensée urbi et orbi aux pénitents à genoux. À moins qu'il soit ennnobli des décorations du paradis terrestre et promis à la récompense du céleste.
Ou encore, habille de doctes énoncés il ait nom de péché-rupture et explique, vu d'en haut, la dualité de la substance humaine et la mécanique de la régulation de ses traumatismes (rédemption) jusqu'à la Vie éternelle.
La conduite à cette vitesse se fait selon les humeurs et les gènes du chauffeur. Vers l'avant, gépéessisée par un point de fuite qui ne se rapproche jamais ou, pour d'autres humeurs ou d'autres inconditonnels de la tradition, enfargés dans sa langue de bois, c'est le rétroviseur qui sert de guide. Les panneaux dogmatiques indicateurs sont alors lus à l'envers, le décor ambiant est gommé, il ne s'agit pas d'aller quelque part mais de circuler en attendant la sortie sans commettre de fautes et sans se faire prendre.
Ces deux options de la grand-vitesse éloignent l'un de l'autre leur véhicule et ses occupants à la vitesse des années-lumière et la communication entre les deux quand elle a lieu, se fait en langue de sourds.
La petite vitesse
La petite vitesse c'est la religion pour les paumés, les parias, ceux qui vivent au coeur de la tourmente humaine, bien loin des effets de serre.
La route suit les hasards du gibier à poursuivre, celle des désirs, du mal de vivre, des ambitions ou des passions. La conduite se fait avec les moyens du bord: peurs, superstitions, astrologie, miracle... rien n'est discriminé quelle que soit l'étiquette du véhicule, catholique ou protestant, musulman ou hindou.
Le péché dans ce véhicule se commet sur les banquettes, il est gras, peu encombrant, facilement dilué dans un pardon dispensé par des distributeurs automatiques et allègrement recommencé avec un ferme propos d'étiquette.
Cette religion souillée, qualifiée de superstition et de toute espèce d'épithète, acomplit néanmoins son boulot, elle apprivoise un réel coriace et menaçant, adoucit les aspérités de la vie et calme les angoisses des incertitudes de la survie.
Plusieurs nobles de la religion grand-vitesse l'utilisent à la dérobée. Ils y trouvent un réconfort que ne leur procure pas leur limousine aseptisée. Le plaisir de conduire sa vie!
Chose étonnante, ces deux véhicules semblent aussi bien fonctionner avec ou sans carburant, avec ou sans la foi qui devrait les alimenter.
Pas étonnant du tout que la converstion nationale ou privée sur la religion ouvre la boîte de Pandore de toutes les confusions. On ne sait pas trop à quel registre et de quelle religion on parle. Alors, haro sur le baudet.
La question de fond: la religion est-elle un véhicule approprié pour voyager dans les aires de la mondialisation? Astiquée ou pas sera-telle immatriculée pour voyager sur ces routes?
Avec Brel et Malraux, je dis qu'il serait dommage qu'elle ne le soit pas. À petite ou à grande vitesse, elles sont si kiutes les BELLES D'AUTREFOIS!. Amen
Florian
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