dimanche, mai 17, 2009

Crépuscule aux oies

Comme bien des gens, j'ai l'habitude du repas du soir. Comme des voisins, j'ai souvent le réflexe d'épuiser la lumière du jour sur la rive du Saint-Laurent. À la décrue des eaux, j'ai planté ma chaise le plus loin que j'ai pu. En bord bord de l'eau. J'aime voir une chaise qui m'attend. Elle ne regarde pas l'égout pluvial qui sèche le chemin du Roi. Le béton est toujours laid quand il viole la nature.

Ma chaise encore m'a préparé un spectacle. J'y vois le fleuve jusqu'à la tour olympique, le mont Royal. Un peu et j'y verrais tomber les avions sur le tarmac de PET. Toutefois, j'y devine les gros navires sortant de l'emprise des écluses. Tout çà, dimensionné par l'immense coulée sortant du Haut-Canada.

À voir loin, on oublie la vie qui bat tout près.

Ce soir du 17 mai 2009, j'enligne ma chaise... Habitudinaire, m'attends à y voir pencher le jour. À quarante pas près... Ho! Là! Le tout autour de ma chaise bouge d'un « quoi c'est çà? ».

Pas vrai et aussi vrai, un couple d'outardes résidentes viennent me présenter, JOUR DE LA PRÉSENTATION, la petite nouvelle éclosion. Quel printemps hâtif!

Clic! et Reclic! Kid-Kodac s'exécute. Émotions encore neuves après tant de printemps! Mes « Charmants voisins », prudents, se glissent à l'eau quand ils aperçoivent deux chiens tirant leur maître. Le spectacle de l'ornitho achève sur une banalité à raser le gazon.

(L'énergie d'écrire ce billet à la noirceur me vient d'un si rare commentaire publié au billet précédent. La solitude ne m'a que très rarement pesée. Encore moins, la compagnie!)

Merci la vie!

Pour le sommeil et les rêves...Faute d'outardes, on photographie le merle.
Faute de grives, on mange des merles.
Faute de boeuf, on fait labourer par son âne.
Mieux vaut une chèvre qui donne du lait qu'une vache stérile.
Qui a des noix en casse, qui n'en a pas s'en passe.
Faute de grives on les remplace par des merles, par des pies.
Qui se fait brebis, le loup le mange.
Mange ou ne mange pas, on te le comptera pour un repas.
Le plus mauvais pourceau mange le meilleur gland.
Tu me grattes où ça me démange.
Qui avec son seigneur mange des poires ne choisit pas les meilleures.
Qui fait la faute la boit.
A faute de chapon - Pain et oignon.
Qui mange tout le soir - Le lendemain ronge son pain noir.
C’est la maison de Dieu, où on ne boit ni ne mange.

1 Commentaire:

Jean Trudeau a ?crit...

Wow! Mais quelle belle visite tu as eue là! Merci d'avoir partagé de visu ce moment de vie avec nous. (Ça valait la grosse heure d'attente 'à basse vitesse' avant que toutes les photos ne s'affichent...)