mercredi, décembre 06, 2006

LE ROCK'N'ROLL DU MARQUIS !

Bonne soirée samedi dernier au Firmament de Firminy (Firmament des stars !) salle de spectacles à cinq minutes à pied du Petit Trianon. Pas besoin de carrosse. Firmin, parti boire des canons (verre de vin) au centre...

Les 1 500 personnes chauffaient déjà la salle quand arriva un joli brin de femme, Natasha St Pier, la mignonne Canadienne, ovationnée par un public déjà conquis à sa dévotion. Qu’est-ce qu’on l’aime, Natasha !

Je venais découvrir celle dont j’ai parfois entendu les chansons à la radio mais qui ne m’a pas vraiment convaincu.

Pour mettre une salle en transe après 45 minutes de chauffe (chauffe Marcel, chauffe Marcel !) elle est très douée. Vous pouvez l’inviter à une garden-party, ambiance assurée.

Un orchestre du « tonnerre » ! Cinq costauds poussant à fond la sono, un son superbe mais écrasant la voix de la rockeuse au timbre plaisant mais au manque d’ampleur et de force. Au piano seul, se sera mieux.

Impossible pour moi et mes voisins d’ouïr la moindre parole de ses textes. La seule chanson audible fut la reprise de « Vivre ou survivre…1982 » de Daniel Balavoine. Vive émotion dans la salle, car ce chanteur contestataire et humaniste, décédé stupidement dans le non moins stupide rallye Paris/Dakar était très estimé dans l’Hexagone. Daniel aida Natasha à survire dans sa mer des mots inaudibles, dans un spectacle en débauche de lumières, de lasers, de fumées, de fonds de scène à géométries variables et colorées. La fête ! Beaucoup de plaisir visuel et musical pour tous les fans.

La moitié de la salle dansait, lâchait des ballons en forme de cœur, portait des roses à la star et allumait des bougies. Natasha coordonnait tout son monde avec des ondulations et une gestuelle très gracieuses. C’était comme ma « première surprise-partie ». J’en avais oublié mes varices. Aie !

Dans le registre rock au féminin, je suis toujours sous le charme de Diane Dufresne, Véronique Sanson, Bony Taylor, Tina Turner et j’en oublie… De plus grandes pointures que Natasha qui savent ne pas se laisser bouffer par l’orchestre. Faut la laisser pousser cette jeunette de 25 ans ! Et puis, le rock n’est pas une musique de chambre, spa !

Pour la galerie des Canadiens/Québécois, à part les grands anciens, j’apprécie bien Lynda Lemay, je me laisse aller à Isabelle Boulay, glamoureuse et charmeuse, et le beau Garou à la voix rauque et sexy de jazz singer.

La semaine dernière, nous avons entendu et vu la très classe Françoise Hardy (63 piges, mon âge !) et son joli filet de voix, chanter « Partir quand même… 1988 » avec Julio Ecclésiaste ( ?). Un CD, tous morceaux en duos. Henri Salvador (80 piges) sort un CD avec sa toujours belle voix de crooner et des mélodies jazz fort sympathiques.

Jazz, jazz…même mon idole (C’est toi mon idole, c’est toi dont je raffole !) la muse de Saint-Germain-des-Prés, était hier toute la journée sur France Inter pour assurer la promotion de son
dernier CD, « Le temps d’une chanson… » A 80 ans. Oui, Madame ! Et toujours soyeuse et tumultueuse, la diva. Puis ce violoncelle dans la voix veloutée et grave. Et là, tu comprends tout, tout, tout. Même qu’elle te chuchote à l’oreille : « Déshabillez-moi… et vous… ».

Elle reprend des airs du répertoire mondial comme « Mathilde » de Brel, « Volare… » avec un orchestre de jazz au son Miles Davis, son ami/amant. Pas de nouvelles chansons comme dans ses 2 derniers albums, chansons des Miossec, Biolay, Manset, Lavilliers. Enregistrement à New York, contrairement à ses habitudes très parisiennes du petit orchestre rive gauche, piano, contrebasse et accordéon.

Greco, la toujours libertaire, aimante, insolente, impertinente, pourchassant la connerie. Un jour dans les années 60, elle entre dans un restaurant avec Miles. Le propriétaire la reconnaît et la salue. Elle demande deux places. C’est oui. Le propriétaire voit soudain le grand noir derrière elle. Il se reprend. Plus de places. Gréco lui demande d’ouvrir les mains et lui crache dedans. Puis sort du restaurant avec Miles en claquant la porte.

Invitée au Chili, renommée internationale oblige, elle ne met à son programme que des chansons d’amour. Or, c’est bien connu, l’amour est révolutionnaire. Très applaudie au début du récital devant Pinochet, et rien après. On la reconduisit sous escorte militaire avec ses musiciens à l’aéroport. « Il fallait que je sois là pour témoigner que nous ne sommes pas dupes de la dictature du régime. » « Ces jours-ci, Pinochet agonise dans l’indifférence. » Libération 05/12/06. En échappant à son juste procès…

Bravo Juliette ! Voilà pourquoi on t’aime en plus de ta voix. A bas, toutes les exclusions… Pour moi, c’est toujours un modèle séduisant, sachant aussi bien l’intolérance envers les intolérants et la tendresse envers les tendres.

C’était mon COUPLET sur quelques aspects de la chanson art mineur, selon Gainsbourg, mais qui n’est pas toujours innocent.. Je vois Alain quand j’écris ces lignes. Quelles bonnes heures avons-nous passées à Granby à ce farcir les oreilles du hip parade du moment avec les magnétos du labo de langue, oubliant pour quelques heures notre état « monacal ». Pour un plaisir gratuit.

Honni soit qui mal y pince !

Une info : cette semaine, nous avons pu voir sur la 5 Arte, le superbe film « Macbeth » de Roman Polanski, 1971. Avis aux amateurs sur TV5.

Réjean
El Gringo del Gréco !

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