mardi, juin 03, 2008

Des nonnes aux pommes.

La culture au ras des pâquerettes dans laquelle je baignais durant mon enfance m'a présenté toutes sortes de chapeaux de modestie, voilette ou pas, de capines et de collerettes. C'était au temps où, en entrant à l'église, le sexe féminin devait porter couvert! C'était au temps où chaque communauté de religieuses arborait un design particulier.

Soeur Sainte (déjà!) Berthe-de-l'Enfant-Jésus, c.n.d, soeur aussi de ma sainte mère, s'était amusée à répondre à mes questions d'enfant voulant savoir comment elle réussissait à fabriquer le si beau bien blanc pignon qui la coiffait et qui comprimait ses grosses joues toujours rougeaudes. Ce costume était la fine pointe de l'évolution de ce que portait la fondatrice de l'ordre, Marguerite Bourgeois.

Du côté de mon père, de sa parenté, des Soeurs de Ste-Anne au costume un plus plus modeste, partageaient certaines réunions de famille agrandie. Plus vaguement, je me rappelle l'allure des Soeurs Grises, de la Providence, de la Charité. Facilement, je revois encore entre deux nuages, soeur Volante et son équipe! L'habit faisait la nonne, précisait sa mission.

En partance pour la messe dominicale « en famille », ma mère, mes soeurs occupaient le miroir de sortie, faisant du coude-à-coude tout en ajustant de jolis chapeaux. Porter une coiffe à l'église était une marque de respect; ne pas en mettre aurait choqué. Tout comme l'habillement des religieuses, ce rite ne surprenait pas. Il en serait toujours ainsi... La contestation de ces us et coutumes ne germait pas encore.

C'était oublier le point de vue de monsieur Darwin.

Les ombres noires, capinées, n'évoluent plus sur les trottoirs de mon enfance. Le sexe féminin est maintenant à découvert dans ces églises plus froides qu'hier. Maintenant, prendre une marche sur les trottoirs de mon enfance, me met face à face à des musulmanes voilées trottinant légèrement un peu derrière leur mari souvent barbu accompagnés de beaux enfants québécois. Quand j'entre dans une mosquée, j'enlève mes souliers par respect, pour ne pas choquer...

Tout ça, monsieur Darwin, pour combien de temps? Les enfants sont-ils aussi heureux qu'au temps des nonnes?

Allez! Up! Je quitte en turlutant...

C’était au temps des pommes
Colin avait douze ans
Mais il faisait son homme
Comme un garçon d’vingt ans
Un jour avec Colette
La fille du voisin
...

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