Le 7e jour n'est heureusement pas encore arrivé!...
Tous ceux qui l’ont vu tout proche, dans leur cour se sont fourvoyés.
La première communauté chrétienne avec Simon le Magicien à Jérusalem, les Thessaloniciens en attente de la parousie, Savonarole à Florence, la révolution française et sa bannière trilobite et dernièrement la russe, et ses lendemains qui chantent et qui n’ont pas fini de déchanter.
Les belles idées, les slogans sonnants, ne méritent même pas une oriflamme, les principes éternels ne tiennent pas la route, les idéologies les plus pures, les mieux rafistolées finissent toujours par compter leurs morts. Un drapeau c’est l’indicateur d’un rassemblement déjà fait, en marche et en marche d’être dépassé comme les autres. C’est utile pour les registres, l’identité, les épitaphes au cimetière.
Que reste-t-il de nos amours? Il reste le sol sur lequel on pose les pieds, la lutte au pouce carré pour une survie qui se réchappe toujours mais qui ne débouche jamais sur le 7e jour. Darwin avec l’inéluctable loi de la vie, s’adapter ou s’éteindre.
Laissons les paraboles. Réjean, on s’en souvient, ne les aime pas. Revenons à notre topo, la souveraineté, comment, pourquoi avec qui?
On est victime des mots. Les mots pour la décrire, les desseins pour en tracer les avenues disent autre chose. Et on ergote. La réalité, l’imposante, la vitale réalité n’est pas tissée d’idées brillantes ou de slogans. Ce sont des faits. Une infiltration qui mouille notre sol, colore nos attachements et nos valeurs, trace nos chemins, programme nos actions et réactions, conditionne le confort ou l’inconfort de nos peurs, de nos espérances et de nos sécurités éphémères. Cette infiltration on l’a identifiée. Je l’appelle l’infiltration nano, d’autres l’appellent déjà la révolution de l’informatique, plusieurs la baptisent de néologismes patentés par le net.
Comme la houille et l’acier au siècle dernier cette énergie envahissante bouleverse déjà beaucoup de choses et bouleversera tout. Elle force l’adaptation c’est-à-dire l’attitude. Une nouvelle attitude devant le monde, devant la vie, devant les autres, devant tout.
Au 19e, l’attitude de gain, celle de la fourmi qui empile, le capitalisme d’état ou des « self made men »a prévalu. Allons-nous garder le même pattern, retourner à la fossilisation vivante des tortues?
Cette nouvelle attitude qui pourrait façonner les temps nouveaux, sans drapeau, bourgeonne déjà tout autour de nous, en nous. Il y a les gueulards de l’écologie qui gueulent pour une survie aux enfants et à l’humain, des voix de silence qui disent ASSEZ. Assez de faire couler le sang pour faire passer les oléoducs, assez d’assujettir la faim au capital des nantis, assez de faire du gaspillage le sacrement de la réussite.
Toi, et moi par petits moments, et combien d’autres, susurrons les joies d’une vie simple, vibrons aux harmonies de la nature, remplaçons le rêve de l’égalité par l’attention à l’équitable, nous émerveillons devant tout ce que le génie humain peut produire et agencer, sourions comme devant des jeux d’enfants aux stratégies des pouvoirs établis ou en quête de votes, préférons le durable au clinquant etc… (*)
Le septième jour n’est pas encore là mais il vient. Il est et sera probablement toujours le maranatha des premières communautés chrétiennes, le déjà et le pas encore. Militer pour la souveraineté humaine ou québécoise ce n’est pas combattre pour la liberté ou l’égalité, c’est rechercher la maîtrise ou l’apprivoisement des temps nouveaux comme des lieux, des liens, des institutions qu’ils vont générer.
La tâche que je souhaite et que je confierais aux tenants de la souveraineté et à tout homme de bonne volonté c’est de nourrir cette attitude, de lui paver la voie, de la rendre présente et agissante à travers tout ce qui est humain. Seule elle peut assurer les conditions gagnantes à la souveraineté la vraie, la maîtrise des temps nouveaux, que ce soit au Québec ou ailleurs. Il faut bien commencer en quelque part. Pourquoi pas ici et maintenant, hic et nunc ? La souveraineté, un septième jour de tous les jours, sans tambours ni trompettes.
Florian
(*) Cf. Jacques Attali, Une brève histoire de l’avenir, Fayard – L’avant-garde de l’hyperdémocratie : transhumains et entreprises relationelles. P. 368….
La première communauté chrétienne avec Simon le Magicien à Jérusalem, les Thessaloniciens en attente de la parousie, Savonarole à Florence, la révolution française et sa bannière trilobite et dernièrement la russe, et ses lendemains qui chantent et qui n’ont pas fini de déchanter.
Les belles idées, les slogans sonnants, ne méritent même pas une oriflamme, les principes éternels ne tiennent pas la route, les idéologies les plus pures, les mieux rafistolées finissent toujours par compter leurs morts. Un drapeau c’est l’indicateur d’un rassemblement déjà fait, en marche et en marche d’être dépassé comme les autres. C’est utile pour les registres, l’identité, les épitaphes au cimetière.
Que reste-t-il de nos amours? Il reste le sol sur lequel on pose les pieds, la lutte au pouce carré pour une survie qui se réchappe toujours mais qui ne débouche jamais sur le 7e jour. Darwin avec l’inéluctable loi de la vie, s’adapter ou s’éteindre.
Laissons les paraboles. Réjean, on s’en souvient, ne les aime pas. Revenons à notre topo, la souveraineté, comment, pourquoi avec qui?
On est victime des mots. Les mots pour la décrire, les desseins pour en tracer les avenues disent autre chose. Et on ergote. La réalité, l’imposante, la vitale réalité n’est pas tissée d’idées brillantes ou de slogans. Ce sont des faits. Une infiltration qui mouille notre sol, colore nos attachements et nos valeurs, trace nos chemins, programme nos actions et réactions, conditionne le confort ou l’inconfort de nos peurs, de nos espérances et de nos sécurités éphémères. Cette infiltration on l’a identifiée. Je l’appelle l’infiltration nano, d’autres l’appellent déjà la révolution de l’informatique, plusieurs la baptisent de néologismes patentés par le net.
Comme la houille et l’acier au siècle dernier cette énergie envahissante bouleverse déjà beaucoup de choses et bouleversera tout. Elle force l’adaptation c’est-à-dire l’attitude. Une nouvelle attitude devant le monde, devant la vie, devant les autres, devant tout.
Au 19e, l’attitude de gain, celle de la fourmi qui empile, le capitalisme d’état ou des « self made men »a prévalu. Allons-nous garder le même pattern, retourner à la fossilisation vivante des tortues?
Cette nouvelle attitude qui pourrait façonner les temps nouveaux, sans drapeau, bourgeonne déjà tout autour de nous, en nous. Il y a les gueulards de l’écologie qui gueulent pour une survie aux enfants et à l’humain, des voix de silence qui disent ASSEZ. Assez de faire couler le sang pour faire passer les oléoducs, assez d’assujettir la faim au capital des nantis, assez de faire du gaspillage le sacrement de la réussite.
Toi, et moi par petits moments, et combien d’autres, susurrons les joies d’une vie simple, vibrons aux harmonies de la nature, remplaçons le rêve de l’égalité par l’attention à l’équitable, nous émerveillons devant tout ce que le génie humain peut produire et agencer, sourions comme devant des jeux d’enfants aux stratégies des pouvoirs établis ou en quête de votes, préférons le durable au clinquant etc… (*)
Le septième jour n’est pas encore là mais il vient. Il est et sera probablement toujours le maranatha des premières communautés chrétiennes, le déjà et le pas encore. Militer pour la souveraineté humaine ou québécoise ce n’est pas combattre pour la liberté ou l’égalité, c’est rechercher la maîtrise ou l’apprivoisement des temps nouveaux comme des lieux, des liens, des institutions qu’ils vont générer.
La tâche que je souhaite et que je confierais aux tenants de la souveraineté et à tout homme de bonne volonté c’est de nourrir cette attitude, de lui paver la voie, de la rendre présente et agissante à travers tout ce qui est humain. Seule elle peut assurer les conditions gagnantes à la souveraineté la vraie, la maîtrise des temps nouveaux, que ce soit au Québec ou ailleurs. Il faut bien commencer en quelque part. Pourquoi pas ici et maintenant, hic et nunc ? La souveraineté, un septième jour de tous les jours, sans tambours ni trompettes.
Florian
(*) Cf. Jacques Attali, Une brève histoire de l’avenir, Fayard – L’avant-garde de l’hyperdémocratie : transhumains et entreprises relationelles. P. 368….
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2 Commentaires:
Tu n'as jamais si bien 'parlé', Florian. Ça me ramène à un des plus beaux poèmes de Raôul Duguay : Ô.
Pendant que s'écrivait, ici, tout dernièrement l'échange 'in silico' en conjonction avec ce futur proche, l'ère nanotechnologique, Mario Roy de La Presse y allait de cet éditorial dont la pertinence n'a pas à être démontrée.
Les surhommes.
"Jamais ne disparaîtra la tentation de reconstruire l'être humain imparfait que l'on connaît pour en faire une sorte de surhomme. Ou à tout le moins en faire un être qui, avec enthousiasme, trouvera exactement sa place et son rôle dans un monde appelé dès ce moment à devenir parfait. (...)
Hier comme aujourd'hui, il faut se méfier des systèmes où l'individu n'est pas le bienvenu."
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