jeudi, août 02, 2007

Le Quotidien.

Lire un quotidien. Une habitude? Une routine? Un rite? Et encore, après tout ça. « Son quotidien », on le choisit par une démarche inconsciente. Le choix implique une élimination. En général, nous préférerons ce qui nous conforte dans nos valeurs, dans nos idées personnelles, dans nos alignements sociaux. Ce n'est tout de même pas un acte narcissique. Jour après jour, il devient un compagnon, un animal du domestique jusqu'à savoir combien de fois, on pèle des patates par semaine. Il s' « encre », il ajoute en nous un comportement identitaire. On en partage la culture et ses dimensions. Le choix ne s'arrête pas là. Un journal, c'est beaucoup de choses. Pour abréger mon observation, mon journal, ce sont des Cahiers à thèmes, un axe, une bielle éditorialistes, des Chroniques, des joies de lire, de manger de l'info, de voir et savoir le Monde et le petit monde au quotidien.

Je lis La Presse. Je le, la lisais même du temps où j'étais en grève d'enseignement et que l'éditorialiste cassait des 2 par 4 sur le dos de ma CEQ. « Fesser sur du faible »... Maudit que ce papier me mettait le feu au foyer. « La Presse » encore, ne me laisse pas indifférent. Toutefois, il m'arrive comme à tous de remettre mes habitudes en commission parlementaire. Je continue; je modifie; j'abandonne.

Avec mon quotidien, c'est vite réglé. Je vous conte? OK. Laissez-moi quelques phrases de votre patience, j'y arrive.

Ici, tout se fait à deux, encore. Elle me dit du bout de sa cuisine, « As-tu lu Pédale? Dans le Cahier des Sports, ce matin. Manque pas son deuxième paragraphe. » Elle sait que le Cahier des Sports ne me noirci jamais les doigts. « Non! J'ouvre de suite. Je le vois. « Love-Hate ».

Je lis le morceau de Pierre Foglia comme je mange, à petite cuillère, mon yogourt du matin. Monsieur Foglia écrit souvent des « morceaux choisis ». J'aime à me rappeler la littérature obligatoire du DIP et que même, certains morceaux étaient à mémoriser du temps où ce n'était pas un exercice de coercition! Voici le deuxième paragraphe que j'apprendrais par coeur si le Département de l'instruction Publique me tapait encore sur les doigts.

(Inside. Il est question du Tour de France, à vélo, on aura saisi.)

(...)
Ce que j'aime du Tour? Les villages, les ponts fleuris, les coquelicots dans les prés, les toits en bardeaux, la lumière mouillée dans les vallées resserrées quand il vient de pleuvoir, j'aime la France du Tour, la campagne française l'été, une image achevée de la beauté et peut-être même du bonheur. Cette France-là existe sans le Tour, bien évidemment, je la connaissais avant le Tour, je la porte en moi, ce sont mes paysages intérieurs depuis toujours. (...) (Love-Hate – Pierre Foglia. La Presse Sports 29/07/2007)

Mon yogourt nature était bon; ces mots natures sont aussi goûteux. À chacun sa flore et mes habitudes seront bien gardées.

Un sujet récurent chez Foglia, le vélo, le vélo-personne, le vélo-zététique. Il roule le sujet même en hiver. Pédaler, écrire sculptent le personnage et éloignent la personne âgée.

Au moment où je mets ce billet "sous presse", il fait encore 32° C. Je ne ferai donc pas de vélo vespéral... Plutôt, je m'ouvre une Pilsner Blonde « U » suintante de l'humidité environnante. Une première gorgée. Hum... Un goût de yogourt avec un franc rappel du Périgord...

1 Commentaire:

Florian Jutras a ?crit...

Mon quotidien à moi en plus de me laisser entretenir par Ghislaine, c'est Le Devoir. Pas pour des raisons politiques ou sexistes. J'aimais bien les dossiers de La Presse et aussi Foglia. Quand internet est arrivé au lieu de me noircir les doigts je m'abrutis les yeux. Et je n'ai pas su quel piton activer pour avoir gratuitement La Presse à mon écran alors ue pour Le Devoir c'est venu tout seul.
Faut dire aussi que les orientations politiques de La Presse m'urticairent la peau.

Les caricatures cependant me réconcilient le quotidien en tout temps.
Florian